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Vers la fin de la téléconsultation à domicile ?

Un amendement sur la téléconsultation voté par les députés en Commission des affaires sociales a semé le doute dans les esprits : s’agissait-il de mieux encadrer la téléconsultation ou d’en supprimer la pratique.

“Les actes de téléconsultation doivent être réalisés par le biais d’une maison de santé pluridisciplinaire, d’une officine ou d’une collectivité afin de garantir un meilleur encadrement de cette pratique” indique l’amendement au budget de la sécurité sociale présenté par les députés LR et MoDem. Ce texte signe donc la fin de la téléconsultation depuis son domicile. Pour la députée LR, Isabelle valentin à la manœuvre sur cet amendement, il s’agit avant toute chose de lutter contre « une médecine à deux vitesses ». « La téléconsultation est un des moyens pour garantir l’accès aux soins pour tous. Mais celle-ci a besoin d’être encadré, il est essentiel qu’aux côté des patients il y ait un professionnel de santé » a-t-elle tweeté à l’issue du vote en commission. Pour autant ce vote a suscité de vives réactions chez les parlementaires. Si L’Insoumise Caroline Fiat s’est félicitée de son vote estimant qu’il fallait protéger le patient contre « la marchandisation de la santé » et qu’il était nécessaire « d’encadrer la téléconsultation avec un professionnel de santé de chaque côté de l’écran », son collègue Renaissance, Eric Bothorel n’a quant à lui pas maché ses mots : « Alors là, on tient l’amendement champion du PLFSS. Et le pire c’est qu’il a été adopté » s’est-il emporté sur Twitter. Même le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des télécommunications a déploré ce vote : « en imposant la présence d’un professionnel de santé à côté du patient, les oppositions réunies veulent perpétuer les déserts médicaux et mettent en péril la santé des Français » a estimé Jean-Noël Barrot. Lorsqu’il est alors dit qu’il faudrait deux personnels de santé pour réaliser une téléconsultation, Olivier Marleix, le patron des députés LR préfère répondre « qu’il doit y avoir des aidants pour permettre aux personnes âgée ou handicapées de recourir plus facilement à la téléconsultation ». « La téléconsultation est en train de prendre une place motrice dans la marchandisation de la santé, on voit bien qu’il y a des endroits avec des cabines dans un supermarché pour essayer de vendre de la téléconsultation. Ça pose un problème du point de vue de la santé et des comptes de la sécurité sociale. Il faut réfléchir à tout ce qui peut encadrer cette pratique et faire qu’elle soit épargnée par des pratiques mercantiles » a pour sa part expliqué le député Nupes des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville. D’autres députés jugent encore qu’un tel amendement offrirait un meilleur diagnostic, sous contrôle d’un personnel de santé.

Les parlementaires sont décidément très partagés sur le sujet et seul le vote en séance publique permettra de dire ce qu’il adviendra de la téléconsultation qui a déjà prévu de dérembourser les arrêts de travail obtenus via une téléconsultation non réalisée par son médecin traitant. 

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