Après le manque de neige, après le covid, les stations de ski vont devoir faire face à une nouvelle épreuve, celle de la hausse du coût de l’énergie liée à la crise ukrainienne et aux restrictions de gaz et d’électricité annoncées, mais aussi à la baisse de fréquentation que l’inflation pourrait induire. Elus et professionnels de la montagne ne cachent pas leur inquiétude pour cette saison hivernale 2022-2023 qui s’annonce sous de sombres auspices. Alors que pour beaucoup de municipalités, les contrats avec EDF sont en cours de renégociations, certains édiles de montagne ont rapidement déclaré qu’ils auraient du mal à honorer les factures avec un prix du kilowattheures qui pourrait être multiplié par 20 ! « En l’état actuel des choses nous n’aurons pas la capacité d’ouvrir la station car on ne pourra pas payer notre facture d’électricité » confessait chez un de nos confrères, Sébastien Giraud, le directeur général de la régie des remontées mécaniques de Villard-de-Lans (Isère). « Et cette éventualité a de quoi faire peur, car comme dans beaucoup de communes montagnardes, le ski est partie intégrante de l’économie locale » ajoutait-il. Ailleurs, la question de l’ouverture ou de la fermeture se pose de la même manière. Quelles mesures mettre en œuvre pour sauver la saison ? Sans remontées mécaniques, les touristes se déplaceront-ils ? Rien n’est moins sûr s’inquiètent des professionnels du secteur dont le chiffre d’affaires dépend de la venue ou non des skieurs. Domaines skiables de France rappellent à ce titre que plus de 120 000 emplois dépendent de l’ouverture des pistes de ski. Pour faire face à ce nouveau défi, les élus de la montagne réfléchissent alors aux moyens de réduire leur consommation énergétique en réduisant par exemple la vitesse des télésièges mais aussi en augmentant le prix des forfaits et en limitant l’usage des canons à neige particulièrement énergivores (et consommateurs d’eau). Mais pour eux, pas question de fermeture. Devant une délégation venue rencontrer les ministres de la ruralité et de la cohésion des territoires et des membres du cabinet du ministre de l’économie, le gouvernement s’est voulu rassurant : « il n’y aura pas de coupures de l’alimentation électrique » dans les stations de ski cet hiver. Toutefois, les stations de ski sont très fortement invitées à faire preuve de solidarité et de veiller à diminuer leur consommation. ■