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La nouvelle Assemblée

Législatives 2022. La majorité présidentielle n’obtient qu’une majorité relative. L’Union des gauches de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se positionne comme le premier groupe d’opposition. Le RN fait une percée. La Droite (LR-UDI) avec 36 sièges en moins sauve les meubles.

Les résultats sont officiels et en attendant de possibles recours, la nouvelle assemblée se découvre ce lundi 20 juin au matin avec une physionomie inédite sous la Vème République.

Ensemble ! La majorité présidentielle obtient 246 sièges, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), 142, le Rassemblement national (RN), 89, Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 64, la gauche hors Nupes, 13.

Pour la première fois depuis 2002 et le quinquennat, avec 246 sièges, la majorité présidentielle n’obtient pas la majorité absolue (289) mais seulement relative. Prenat acte de ces résultats, la Première ministre a rapidement déclaré travailler « dès demain à construire une majorité d’action, il n’y a pas d’alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et continuer les réformes nécessaires ». Elisabeth Borne a reconnu que la France se trouvait dans une « situation inédite », qui « constitue un risque pour notre pays ».

Revendiquant le titre de premier groupe d’opposition, la Nupes compte 142 députés, dont 79 de la France insoumise (LFI). « C’est une situation totalement inattendue et inouïe : la déroute du parti présidentiel est totale et aucune majorité ne se présente » s’est exclamé Jean-Luc Mélenchon à l’annonce de ces résultats.

Déjouant une nouvelle fois les pronostics, le Rassemblée national (RN) réalise une percée historique en emportant 89 sièges. Aussi, pour le parti de Marine Le Pen, c’est bien le RN qui est le premier groupe d’opposition n’étant pas le fruit d’un assemblage de plusieurs mouvements. Le RN qui dépasse très largement le seuil de quinze parlementaires va pouvoir former un groupe parlementaire lui assurant des moyens et du temps de parole supplémentaires. Un tel résultat n’avait jamais été obtenu même en 1986 avec la proportionnelle intégrale, le FN n’avait pu envoyer à l’Assemblée nationale que 35 députés. Malgré « un scrutin injuste et inadapté le peuple a décidé d’envoyer un très puissant groupe parlementaire à l’Assemblée qui devient un peu plus nationale » s’est félicitée Marine Le Pen, elle-même facilement réélue dans sa circonscription d’Hénin-Beaumont.

Le groupe Les Républicains-UDI perd 36 sièges (64 députés, contre 100 dans l’Assemblée sortante). Enorme soulagement chez les Républicains qui redoutaient une déroute après le score catastrophique de leur candidate, Valérie Pécresse à la présidentielle. Petits mais costauds, les LR pourraient être une force d’appoint pour la majorité présidentielle.

Le taux d’abstention pour ce second tour des législatives s’élève à 53,77 %. Un chiffre légèrement inférieur au record de 2017 (57,36 %). Rappelons qu’au premier tour des législatives, le taux d’abstention très important s’établissait à 52,49 %, plus élevé qu’en 2017 (51,3 %).

Pour ces législatives, 15 ministres jouaient leur survie au gouvernement, la règle imposée par le président Macron exigeant qu’un ministre non-élu démissionne. La première sortie fut celle de la Secrétaire d’Etat à la Mer, Justine Bénin, battue dans la 2ème circonscription de la Guadeloupe, avec 41,35 % des voix, par Christian Baptiste (DVG), soutenu par la Nupes et élu avec 58,65 %. Immense déception aussi pour la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon et la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, toutes deux battues et qui ont annoncé leur départ du gouvernement. A contrario, Elisabeth Borne a été élue dans la 6ème circonscription du Calvados avec 52,46 % des voix face au candidat de la Nupes, Noé Gauchard. Autres ministres sortis vainqueurs de leur duel : Olivier Véran dans la 1re circonscription de l’Isère, Olivier Dussopt, en Ardèche. Le ministre des solidarités, Damien Abad, dans l’Ain, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre délégué chargé des comptes publics, Gabriel Attal ont été élus tout comme Clément Beaune qui était en ballotage défavorable.

A noter enfin que deux figures de la Macronie ont été remerciées par les électeurs : Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et Christophe Castaner, président sortant du groupe LREM au Palais Bourbon. 

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