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Embellie sur le front du tourisme

Après deux années de Covid et en dépit de la guerre en Ukraine, les professionnels du tourisme français retrouvent le sourire : les prévisions touristiques estivales semblent prometteuses.

Après deux saisons estivales calamiteuses pour cause de crise sanitaire, les prévisions pour l’été 2022 s’annoncent bonnes. « Il y a une belle reprise du tourisme en France, y compris dans certains territoires plus longtemps pénalisés que les autres : les grandes villes. Avec un socle domestique qui va demeurer très fort et le retour des clientèles étrangères, la saison d’été pourrait être très dynamique » expliquait peu de temps avant son départ du ministère du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. Les réservations grimpent constatent les professionnels du secteur. Le groupe Logis de France, premier groupe de restaurateurs-hôteliers en Europe annonce une progression de ses réservations de 30 % par exemple. En avril, le tourisme de plein air annonçait des réservations supérieures de 30 % par rapport à 2019 pour des séjours s’étalant d’avril à septembre. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) estime même que l’activité du secteur aérien pourrait atteindre 100 % de son activité d’avant crise cet été pour le court et moyen-courrier et 85-90 % pour le long courrier.

Avec la levée des restrictions sanitaires en France et un peu partout dans le monde, la clientèle étrangère revient chez nous. Notre pays est même la destination européenne numéro Un pour de nombreux touristes, essentiellement des Américains, des Belges et des Espagnols. Après le Brexit et la pandémie, les Britanniques devraient à nouveau traverser la Manche en nombre cet été. Quant à la clientèle russe relativement aisée, elle devrait être très discrète cette année pour cause de guerre en Ukraine. Du côté du ministère du Tourisme, on se veut très au-dessus de ça, rappelant que « celle-ci ne représentait que 600 000 entrées sur notre territoire avant la crise. On a donc les moyens de compenser cette clientèle avec d’autres touristes européens ou internationaux, notamment au vu des envies de voyage exprimées dans le monde » a-t-on dit à nos confrères de la Tribune.

Au-delà de cette clientèle étrangère, ce sont aussi et surtout les touristes français qui devraient faire de cette saison touristique une belle cuvée. « Il y a de plus en plus une envie de consommer et de voyager local. L’avenir est au tourisme de proximité. Les Français partent moins pour des questions économiques, écologiques et sanitaires » expliquait le 18 mai dernier aux micros de Sud radio Franck Gervais, Président du groupe Pierre et Vacances - Center Parcs. « Les Français ont redécouvert la France » a confirmé Karim Soleilhavoup, le directeur général du Groupe Logis Hôtels. Selon les études, ils ne seraient pas moins de 65 % a déclarer vouloir passer leurs vacances en France, en privilégiant les côtes littorales. Les séjours urbains retrouvent aussi un fort dynamisme. En 2019, après le confinement cette destination avait connu une forte baisse de fréquentation, les Français voulant respirer avaient plébiscité le bon air de la campagne et de la montagne. Mais si les touristes français restent en France, les prévisions semblent vouloir dire qu’ils opteront cet été un peu plus pour des vacances itinérantes.

Toutefois, si l’on peut se féliciter de ces bonnes prévisions, les professionnels du secteur se montrent inquiets face à une pénurie de main d’œuvre. Plus de 360 000 postes sont à pourvoir dans le secteur de l’hôtellerie, café et restauration ! Ce qui représente une hausse de 23 % par rapport à l’année dernière. Cette fuite de main d’œuvre fait évidemment suite à la crise de covid-19 qui a contraint nombre de personnels à s’orienter vers de nouvelles activités. Les serveurs de cafés et restaurants (115 980 projets de recrutement) figurent en 2ème position dans le « Top 10 des métiers qui recrutent le plus en 2022 ». La pénurie de main d’oeuvre dans la restauration et l’hébergement est malheureusement plus criante dans les territoires les plus touristiques comme l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Conscient du problème, le ministère du Tourisme appelle les partenaires sociaux à poursuivre les négociations pour rendre notamment plus attractif ces métiers (coupures, travail le soir, le week-end…). « Il faut trouver de nouveaux équilibres en termes d’organisation. Les partenaires sociaux sont très engagés sur le sujet » indiquait encore récemment le ministre. 

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