Quelle drôle d’idée que de faire monter à Paris plus de 2000 brebis, une trentaine de vaches attelées, des ânes bâtés, quelques mules, des oies, et surtout 300 artistes : chanteurs polyphoniques, danseurs, artistes de rues et de les faire évoluer sur la plus belle avenue du monde. Et pourtant. Les Folies Béarnaises sont nées de l’imagination débordante de Jacques Pédehontaà, maire de Laàs, un charmant petit village (et principauté) du Béarn et conseiller départemental des Pyrénées-Atlantiques, vice-président en charge de la vie associative, sportive et culturelle, délégué à la culture, délégué au tourisme. Mais auparavant, long et difficile a été le chemin pour arriver à boucler ce projet, la pandémie étant venue perturber les plans, les autorisations parfois difficiles à obtenir. Et finalement, à force de ténacité et d’optimisme, la parade a été confirmée. Elle s’annonce originale et grandiose. Imaginez seulement : sur les Champs-Elysées, 2000 brebis issues de diverses régions de France encadrées par les plus vieux bergers du Béarn et d’ailleurs et par dix jeunes bergères qui représentent le renouveau du métier. Sans oublier la dizaine de labris et patous des Pyrénées qui guideront les écarts du troupeau. « L’idée, explique Jacques Pédehontaà, est de promouvoir la transhumance dans son ensemble et de l’afficher comme un emblème fort de vie en harmonie avec la nature ». Pour les organisateurs, les « Folies » permettront également de « délivrer le témoignage d’une ruralité positive qui coexiste avec la modernité ». Faire entrer la ruralité dans la plus grande ville de France est aussi un moyen de rajeunir sa perception par les urbains espèrent-ils. « La parade doit être un cri du cœur qui revendique l’importance du local, de la terre… mais qui démontre aussi tout son potentiel (accueil d’industries de pointe, écoresponsabilité…) » insiste le maire. Les Folies Béarnaises seront enfin l’occasion de présenter les savoir-faire, l’artisanat et l’attractivité touristique du Béarn. Ou comment donner envie aux Parisiens de découvrir la région « et pourquoi pas de venir transhumer chez nous un jour prochain » conclut malicieusement Jacques Pédehontaà. ■