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Chaud-froid à l’Elysée

Selon une enquête de la revue We Demain, entre 2018 et 2020, la consommation énergétique de l’Elysée a augmenté de 8 %.

La hausse de la consommation énergétique de l’Elysée (Palais de l’Elysée et ses dépendances : Hôtel de Marigny et les bureaux du 2, 4 et 14 rue de l’Elysée, soit 24 000 m2 et le palais de l’Alma) a été constatée par le cabinet spécialisé en diagnostic Elan France. Les chiffres montrent qu’en 2020, la consommation énergétique de l’Elysée s’établit à 257,15 KWh/m2/an. Soit une étiquette énergétique de niveau E (sur une échelle de A à G). Selon le cabinet Elan France, cela n’a rien d’incohérent pour un bâtiment historique du 18ème siècle.

L’enquête montre encore que les émissions de gaz à effet de serre sont estimées à 74 kg/m2/an, soit selon le nouveau barème du Diagnostic de performance énergétique (DPE), une étiquette climat de niveau F. Le Palais de l’Alma (8266 m2), autre propriété présidentielle acquis en 1960 et situé dans le 7ème arrondissement de Paris est aussi classé E pour la consommation énergétique (240,72 kWh/m2/an) et F pour les émissions de gaz à effet de serre (58 kg de CO2/m2/an).

« Au total, en 2020, pour 800 personnes travaillant dans 32 460 m2, des factures de chauffage s’élèvent à 345 159 euros, et à 412 881 euros pour l’électricité, ce qui correspond à 2 246 602 kWh et 278 463 litres de fioul… » chiffre We Demain. Et en 2021, tout cela ne devrait pas aller en s’améliorant, selon le nouveau calcul de DPE. L’Elysée ne nie pas ces données. « Depuis le début du quinquennat, beaucoup de travaux ont été entrepris, a répondu l’Elysée à nos confrères. Mais on parle de monuments historiques du 18ème et du 19ème siècles dans les lesquels les efforts d’investissements sont importants et nécessitent du temps pour réaliser les diagnostics et trouver les bons maîtres d’ouvrage ». La communication du Chef de l’Etat cite notamment le remplacement de deux vieilles chaudières au fioul du Palais par une chaufferie au gaz, des travaux d’isolation des fenêtres mais aussi l’installation de 200 têtes thermostatiques sur les radiateurs et le remplacement d’ampoules par des Led. L’Elysée doit encore quitter ses bureaux du 14 rue de l’Elysée, trop énergivores, pour s’installer au Palais de l’Alma. D’autres travaux sont annoncés pour 2022.

Des efforts qui ne font finalement que répondre à une exigence présidentielle de lutter contre les « passoires thermiques ». Il y a urgence puisqu’en 2023 et selon la loi, il sera interdit à l’Etat, propriétaire du Palais de l’Elysée de louer à la présidence, le Palais de l’Elysée qui serait alors considéré comme une « passoire thermique ». « Certes, nous avons beaucoup de points à améliorer mais les efforts sont notables, nous avançons sur ces projets de façon cohérente et coordonnée en améliorant progressivement l’isolation thermique par exemple. Nous voulons faire du Palais de l’Élysée un bâtiment plus performant qui entre dans la transition écologique » promet l’Élysée. 

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