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Le Plastic Act du secteur cosmétique

Les leaders du marché de la beauté s’engagent à réduire leur empreinte plastique d’ici à 2025.

Depuis plusieurs années déjà, le secteur alimentaire et celui des boissons sont engagés dans un mouvement vertueux de limitation de l’usage de plastique dans leurs produits. Sans aucun doute, un exemple à suivre. C’est maintenant au tour des géants de la cosmétique d’emprunter la même voie. L’enjeu est de taille. « En Europe et en France, les consommateurs ont largement pris conscience de l’urgence écologique et attendent des entreprises qu’elles soient exemplaires en la matière » explique la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) qui regroupe plus de 350 entreprises. Sans compter que les pouvoirs publics ont eux aussi pris le sujet à bras le corps en mettant en place des réglementations de plus en plus exigeantes pour accélérer la transition environnementale. Comme par exemple la loi AGEC, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui acte une réduction de 20 % des emballages plastiques à usage unique sur la période 2018-2025 pour tendre à 100 % de plastiques recyclables.

En France, les emballages cosmétiques ne représentent que 5 % des emballages plastiques, soit 55 000 tonnes de plastique mises sur le marché chaque année. Plusieurs entreprises du secteur ont déjà engagés individuellement des démarches pour réduire leur empreinte plastique mais au-delà la fédération a souhaité « fédérer et catalyser les énergies de l’ensemble des entreprises afin de définir une ambition et une feuille de route partagée ». Cette démarche a abouti au « Plastic Act », un plan d’actions concrètes et mutualisées pour des emballages cosmétiques durables. Il se décline en quatre grands principes (les 4 « R ») : réduction, réemploi, recyclage des emballages plastiques et réincorporation de plastique recyclé.

D’ici 2025, la Febea se propose ainsi de réduire de 15 % la quantité de plastique utilisée, en généralisant l’éco-conception, en optant pour des formules concentrées et de grands formats. Le secteur de la beauté entend également s’impliquer dans des programmes de R&D permettant de mettre au point des matériaux substituables au plastique comme le verre allégé, le papier/carton imperméable. Selon la fédération, cela devrait permettre d’économiser 8250 tonnes de plastique vierge par an.

« R » comme réemploi. Le secteur s’engage à réemployer 20 % du plastique, notamment en développant les recharges 100 % recyclables, mais aussi en permettant aux entreprises de toutes tailles de développer une offre de vrac en élaborant des standards sanitaires pour le remplissage sur les lieux de vente (consigne, lavage des contenants, etc.).

Les industriels vont également réincorporer 10 à 25 % du plastique dans de nouveaux emballages, en permettant l’accès de toutes les entreprises à des résines recyclées, adaptées pour les produits cosmétiques. Enfin, le secteur cosmétique entend recycler 100 % des emballages plastiques, « en améliorant la recyclabilité effective des emballages cosmétiques ».

« Les Français sont en attente forte d’engagements de la part des entreprises et des secteurs comme le nôtre, affirme Emmanuel Guichard, Délégué général de la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté). Il faut accélérer et développer des actions concrètes pour réduire résolument notre empreinte plastique. Avec le Plastic Act, nous affirmons notre volonté d’agir collectivement pour un monde plus respectueux de l’environnement, et d’offrir à nos consommateurs des produits et des emballages correspondant à leurs exigences »

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