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Les Français prêts à s’impliquer davantage pour réduire leur empreinte carbone

A l’approche de la COP26, les Groupes Ebra/Suez ont sollicité une étude auprès de l’Institut de sondage Odoxa*, afin d’appréhender la perception des Français sur leur « empreinte carbone ». Si les Français sont déjà largement adeptes « d’écogestes », l’engagement est moindre dans des « domaines fortement émetteurs de CO2 ».

Aux yeux des Français, la protection de l’environnement est une priorité. Incendies gigantesques, inondations sans précédent, rapport alarmiste du Giec, l’actualité de ces dernières semaines semble leur donner raison. Le baromètre Ebra/Suez réalisé par l’Institut de sondage Odoxa confirme la tendance. Ils sont en effet 93 % à déclarer que la protection de l’environnement est un sujet important ; 44 % estiment même que c’est une priorité. Et face aux caprices du temps, le pessimisme tend à gagner les Français de plus en plus inquiets pour l’avenir de la planète (70 %) et l’environnement dans leur région (55 %). Les plus inquiets sont les 18-24 ans (74 %), les 50-64 ans (73 %), les cadres (75 %), les ruraux (74 %) et les Alsaciens (79 %) apprend-t-on à la lecture du baromètre.

Cependant, il est à noter que la notion d’empreinte carbone est encore mal maîtrisée : si les Français en ont quasiment tous entendu parler (93 %), près d’un Français sur deux (48 %) ne sait pas précisément de quoi il s’agit. Mais, Ils ont déjà commencé à changer leurs habitudes se félicite Odoxa : 82 % utilisent des ampoules à basse consommation, 81 % trient systématiquement leurs déchets, 80 % apportent leurs propres sacs de courses en magasin, 61 % privilégient l’eau du robinet à l’eau en bouteille et 59 % consomment uniquement des produits de saison. Ils sont aussi, déclarent-ils, 56 % à réguler leur chauffage à 19° en journée et 17° la nuit, 55 % réparent leur équipement autant que possible et éteignent leurs équipements électriques plutôt que de les laisser en veille. Ils sont encore 49 % à pratiquer le compost. Pour autant, il reste des « domaines fortement émetteurs de CO2 » pour lesquels les Français sont moins vertueux ou ont plus de mal à faire des efforts. Une ambivalence visible dans les réponses du sondage qui montrent que 47 % des Français ne se disent pas prêts à renoncer à la viande rouge ou à la voiture pour les trajets quotidiens (50 %) ni même à l’avion pour les trajets en France (57 %).

Mais que l’on se rassure, le baromètre identifie encore des domaines dans lesquels les Français sont susceptibles de verdir leurs comportements, notamment numériques (4 % des émissions de gaz à effet de serre). Les Français ne sont par exemple que 40 % uniquement à limiter leurs envois d’e-mails et de pièces jointes. Seuls 41 % déclarent avoir mis fin au streaming pour regarder des vidéos et moins de 30 % des sondés reconnaissent avoir acheté des téléphones ou ordinateurs reconditionnés.

Si 76 % des Français interrogés se disent prêts à s’impliquer davantage pour réduire leur empreinte carbone, « ils n’ont pas l’impression d’être suivis ou encouragés par les gouvernements, leurs entreprises et les acteurs de leur région » détaille Odoxa. « Loin des injonctions ou de la culpabilisation, les Français veulent faire plus. A condition d’être guidés et surtout aidés pour aller encore plus loin » commente Xavier Antoyé, Rédacteur en Chef du Progrès, du Bien Public et du Journal de Saône et Loire (titres du groupe Ebra). Ils sont aussi et surtout 64 % à estimer que cela coûte cher et que c’est aussi compliqué (63 %). Ils se trouvent mal informés et guidés par leurs entreprises (55 %), l’Etat et les collectivités locales (60 %) et par leurs concitoyens (61 %).

Interrogés sur une redevance incitative, 70 % d’entre eux déclarent que « cette articulation fine entre bénéfice écologique et intérêt financier les motiverait » lit-on encore dans le baromètre.

« Le résultat à retenir est que 9 Français sur 10 (93 %) ont déjà entendu parler de l’empreinte carbone mais qu’uniquement la moitié d’entre eux (48 %) savent précisément de quoi il s’agit. Cet « entre-deux » est particulièrement illustratif de la période que nous vivons. D’autre part, ils ressentent bien la nécessité que leur comportement évolue pour produire des bénéfices collectifs mais, dès lors que certaines mesures ne sont pas obligatoires et qu’elles sont « coûteuses » à mettre en place en termes de temps, d’énergie ou d’argent, il est nécessaire que les pouvoirs publics, notamment, accompagnent mieux ces mesures pour renforcer leur acceptabilité » résume Erwan Lestrohan, Directeur Conseil Odoxa. 

*Enquête réalisée par Internet du 30 juin au 2 juillet 2021 - Echantillon de 1 510 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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