Sans réel surprise, la récente note de l’Insee montre qu’au printemps 2020, en plein confinement, les créations d’entreprises ont chuté sur l’ensemble du territoire (-31 % de mars à mai par rapport à la même période de 2019). Les chiffres de l’Insee montrent qu’aucune région n’y a échappé et ce quel que soit l’ampleur de la crise sanitaire régionalement. Par exemple en Occitanie, moins sévèrement touchée par la première vague de Covid-19 que le Grand Est, les créations d’entreprises ont baissé plus fortement (– 35 % au printemps 2020 par rapport au printemps 2019, contre – 27 % dans le Grand Est). On notera également les moins mauvaises performances des régions Pays-de-la-Loire (– 28 %) et de la Bourgogne-Franche-Comté (– 27 %). « Toutefois, précise l’Insee, pour cette dernière, les créations avaient bien progressé en tout début d’année (+ 13 % en janvier et + 23 % en février par rapport à 2019, contre respectivement + 7 % et + 4 % au niveau national), le ralentissement par rapport à la tendance observée sur les deux premiers mois de l’année est ainsi particulièrement fort ».

A signaler encore, la baisse notable des créations d’entreprises assez similaire aussi bien dans les communes non touristiques (– 31 %) que dans les communes touristiques et stations classées de tourisme (– 34 % par rapport au printemps 2019).

La stupeur passée, les créations d’entreprises ont « fortement rebondi au second semestre » (+119 % au niveau national par rapport à 2019), soit une progression de 4 % sur l’ensemble de l’année 2020, avec 848 200 nouvelles immatriculations. « La hausse des créations d’entreprises au second semestre est comprise entre 115 et 121 % dans toutes les régions métropolitaines, excepté en Corse » se félicite l’Insee. Avec la Corse - le repli est de 7 % sur l’ensemble de l’année, malgré un rebond de 110 % au second semestre -, la Martinique est la seule autre région où les créations d’entreprises baissent en 2020 par rapport à 2019 (– 1 %). Avec une reprise dans la moyenne nationale (+ 120 % au second semestre), le Grand Est est la région métropolitaine où les créations progressent le plus sur l’ensemble de l’année (+ 8 % par rapport à 2019), devant la Bourgogne-Franche-Comté (+ 7 %) et la Normandie (+ 7 %). Et à partir de l’été, la reprise des créations a été « légèrement plus dynamique » dans les communes urbaines que dans les communes rurales.

Sans surprise encore, ce sont les créations d’entreprises de livraisons à domicile qui ont connu la plus forte hausse en 2020 (+46 %) tout en soulignant qu’il s’agit là d’un phénomène essentiellement urbain. En Île-de-France, les créations dans ce secteur baissent relativement modérément au printemps et reprennent nettement au second semestre. Les créations dans ce secteur progressent également dans des départements ruraux ou de montagne, mais sont peu nombreuses. A noter également que les départements les plus peuplés ont subi « une nette diminution » des créations d’entreprises dans le transport de voyageurs par taxis (– 31 % au niveau national). Ces départements concentrent en effet la majeure partie des créations de ce secteur. C’est également le cas des créations dans le conseil pour les affaires, centrées autour de la capitale.

Sans surprise toujours, le dynamisme du secteur de la vente à distance (+ 57 % en 2020 par rapport à 2019) notamment « dans certains départements moins peuplés » comme la Corse et des départements du centre et de l’Ouest (+ 153 % dans l’Indre, + 98 % en Mayenne). Les départements les plus peuplés en profitent également (+ 84 % dans les Hauts-de-Seine, + 56 % à Paris, + 42 % dans le Rhône).

L’envie de changement a sans aucun doute permis aux agences immobilières de bénéficier d’un effet d’aubaine (+ 14 % par rapport à 2019) dans quelques départements (en particulier dans le Tarn-et-Garonne, le Haut-Rhin et en Moselle), mais elles diminuent dans 26 départements.

Enfin, peu nombreuses, les créations d’entreprises dans l’enseignement de disciplines sportives et de loisirs reculent nettement (– 21 % au niveau national en 2020), particulièrement dans les massifs et les littoraux, où ce secteur est plus présent. Les créations dans les autres activités récréatives et de loisirs, également peu nombreuses, baissent plus uniformément sur l’ensemble du territoire (– 29 % au niveau national). ■