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Sida, tuberculose et paludisme : “l’impact dévastateur” du Covid-19

Selon un rapport du Fonds mondial, la pandémie mondiale de Covid-19 a eu « un impact dévastateur » dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Pour la première fois de l’histoire du Fonds, créé en 2002, les principaux indicateurs sont en recul.

“Pour nos vingt ans, nous voulions que ce Rapport sur les résultats raconte les extraordinaires histoires de courage et de résilience qui ont jalonné deux décennies de progrès dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme”, explique Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial. « Hélas, les statistiques de 2020 nous ont obligés à changer de perspective. Elles confirment ce que nous redoutions dès l’apparition du COVID-19. »

Le rapport montre les effets de la pandémie sur la recherche contre ces trois maladies.

Ainsi, en 2020, le nombre de personnes traitées pour la tuberculose pharmacorésistante dans les pays où le Fonds mondial investit a chuté de 19 %, le nombre de personnes sous traitement pour la tuberculose ultrarésistante de 37 % et le nombre de patients tuberculeux séropositifs sous antirétroviraux pendant leur traitement contre la tuberculose de 16 %. Dans ces pays, le Fonds a pu soigner quelque 4,7 millions de personnes atteintes par la maladie, soit environ un million de moins qu’en 2019, estime le Fonds.

Un « ralentissement important »

Le rapport pointe également un « ralentissement important » dans les services de dépistage et de prévention du VIH auprès des populations clés et vulnérables, qui étaient déjà frappées de manière disproportionnée par la maladie. Comparativement à 2019, les programmes et les services de prévention du VIH ont atteint 11 % moins de personnes et 12 % moins de jeunes. Le nombre de mères séropositives qui ont reçu un traitement pour prévenir la transmission du VIH à leur bébé a chuté de 4,5 %. Le dépistage du VIH a chuté de 22 %, ce qui a fait reculer la mise sous traitement antirétroviral dans la plupart des pays.

C’est sans doute la lutte contre le paludisme qui a, relativement, le moins souffert de la pandémie. Les activités de prévention sont restées stables ou ont augmenté par rapport à 2019. Le nombre de moustiquaires distribuées a augmenté de 17 % et le nombre de structures couvertes par pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide de 3 %. En 2020, 11,5 millions de femmes enceintes ont reçu un traitement préventif souligne le Fonds qui constate toutefois que « le dépistage des cas suspects de paludisme a baissé de 4,3 % et les progrès dans la lutte contre la maladie ont stagné ».

« La situation serait pire encore si le partenariat du Fonds mondial n’avait pas, par son intervention rapide et décisive, atténué les impacts du COVID-19 sur la lutte contre les trois maladies » tient à préciser Peter Sands, directeur exécutif du Fonds. En 2020, le Fonds mondial a investi 4,2 milliards de dollars US pour continuer la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et renforcer les systèmes de santé, et 980 millions de dollars US supplémentaires pour la riposte au COVID-19.

Au total, le Fonds mondial avait, à la fin du mois d’août, décaissé 3,3 milliards de dollars US dans plus de 100 pays pour les aider à adapter leurs programmes vitaux de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, leur fournir des tests, traitements et autres fournitures médicales contre le COVID-19, protéger leurs agents de santé de première ligne et renforcer d’urgence leurs systèmes de santé fragilisés. Ces investissements, conjugués à la mobilisation rapide des gouvernements, des communautés et des partenaires de la santé, ont permis d’atténuer l’impact du COVID-19 sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et d’accomplir, malgré tout, des progrès dans la lutte contre les trois maladies.

Des vies sauvées

« Le partenariat du Fonds mondial continue de sauver des vies », précise Peter Sands. « Confronté aux extraordinaires difficultés occasionnées par la pandémie de COVID-19, notre partenariat a fait preuve de souplesse et de détermination pour continuer de fournir des médicaments, du matériel et des soins à des millions de personnes dans le monde. Les pays dans lesquels nous investissons ont répondu rapidement à la pandémie de COVID-19 grâce aux laboratoires, aux dispositifs de surveillance des maladies, aux réseaux communautaires, aux agents de santé et aux chaînes d’approvisionnement qui étaient déjà en place pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme »

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