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Là-haut sur la montagne ou “l’ambition d’un tourisme durable et résilient”

En déplacement en Savoie fin mai, le Premier ministre a présenté aux élus et organisations professionnelles de la montagne son plan « Avenir Montagnes ». Les mesures annoncées visent à diversifier l’offre touristique dans les massifs et à conquérir de nouvelles clientèles, sans abandonner le ski.

Très fortement impactés par la crise sanitaire et la fermeture des remontées mécaniques l’hiver dernier, les professionnels de la montagne attendaient beaucoup de ce plan montagne annoncé par le Gouvernement. Accompagné de plusieurs ministres, Jean Castex a d’abord pris le temps de reconnaître les « souffrances » et les « difficultés » de ces acteurs de la montagne et les défis auxquels sont aujourd’hui confrontés les stations. Il y a non seulement la chute de l’activité touristique hivernale, conséquence directe de la pandémie, mais aussi les mutations plus profondes liées au changement climatique (manque d’enneigement, fonte des glaciers, érosion de la biodiversité…). « Longtemps élu d’un territoire de montagne, je connais bien ces réalités et ces difficultés » a finement déclaré le Premier ministre à Bourg-Saint-Maurice. Et d’ajouter : « Mais, précisément, parce que je connais bien les gens de la montagne, je sais que ces difficultés, loin de les abattre, viennent les stimuler : ils nous montrent le chemin. Ce chemin, c’est celui que le Gouvernement emprunte aujourd’hui : faire face à la crise, les yeux ouverts, en commençant par soutenir celles et ceux qui sont affectés par ses conséquences et par les mesures qu’elle nous contraint de prendre. Et puis, sans attendre, repartir de l’avant, relancer, investir, et le faire dans un objectif d’adaptation, de transformation, de restructuration, pour finalement être plus forts ». C’est tout l’objet de ce plan « Avenir montagnes » qui mobilisera plus de 640 millions d’euros de crédits publics pour la montagne générant près de 1,8 milliard d’euros d’investissements dans ces territoires. Sur cette somme, il est prévu un fonds de 331 millions qui viendront financer de nouveaux projets touristiques. Ces crédits viennent par ailleurs compléter les 5,4 milliards d’euros d’aide d’urgence et de relance d’ores et déjà mobilisés précise le gouvernement.

Au final, l’ambition d’« Avenir Montagnes » est bien de permettre le développement d’un « tourisme durable et résilient ». Pour cela le plan prévoit des mesures destinées à accélérer notamment la transition économique des activités touristiques de montagne, avec l’aménagement de 1000 km de sentiers de montagne (10 Me d’investissement) qui seront, selon les mots de Bérangère Abba, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la Biodiversité « un atout pour promouvoir un tourisme responsable, soucieux de biodiversité ». La réflexion et le développement de tous les modes de transports alternatifs à la voiture pour rejoindre les stations mais aussi se déplacer en leur sein : « ascenseurs valléens en premier lieu mais aussi les pôles d’échanges multimodaux, les dispositifs d’autopartage, les vélos électriques… » devront être encouragés. 8 Me du fonds « tourisme durable » du plan de relance seront également fléchés pour soutenir la transition écologique des restaurants et des hôtels de montagne (circuits courts, lutte contre le gaspillage alimentaire ou leur consommation d’énergie...)

Le plan comprend par ailleurs des mesures pour « accélérer la rénovation globale et l’occupation de l’immobilier de loisir en station » afin de pallier aux « lits froids », ces logements utilisés qu’en saison. Une mesure prévoit ainsi l’instauration d’une possibilité pour le gestionnaire de résidence de tourisme de transférer son droit de préemption à des foncières qui se chargeront ensuite d’assurer une gestion active de ces biens et la capacité à investir pour les améliorer. La Banque des territoires investira 125 millions d’euros sur cinq ans dans ces foncières, aux côtés d’autres investisseurs.

Pour le Premier ministre, Il est aussi « essentiel que les territoires de montagne favorisent la diversification de leur offre touristique » pour conquérir de nouvelles clientèles et proposer un tourisme « deux ou quatre saisons ». « C’est d’ailleurs particulièrement vrai pour les territoires de moyenne montagne, qui subissent de plein fouet les impacts du réchauffement climatique » note Jean Castex. Pour autant, tient-il à souligner, « le ski, dans toutes ses dimensions, restera une activité majeure ».

La destination montagne doit être plus accessible et notamment au plus jeune. C’est la raison pour laquelle le gouvernement va augmenter de 2 Me par an, de 2021 à 2024, les moyens consacrés par Atout France pour promouvoir la destination montagne tout au long de l’année. Le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports est également mobilisé. En lien avec les collectivités et les fédérations concernées, il mènera des actions destinées à favoriser les séjours des enfants à la montagne, « qu’il s’agisse de proposer des prix plus attractifs, de favoriser des jumelages avec des établissements scolaires de montagne, d’accroître le nombre de classes découvertes ou encore de déployer le dispositif « vacances apprenantes » dans les territoires montagnards » a indiqué le Premier ministre. 

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