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Une future PAC tournée vers l’avenir et vers les jeunes générations

Par Jean-Baptiste Moreau, Député de la Creuse

Le ministre de l’Agriculture a présenté vendredi 21 mai, les arbitrages retenus dans le cadre du Plan Stratégique National qui est la déclinaison française de la Politique Agricole Commune et qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023.

Grâce à l’engagement du Président de la République et du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le budget de la PAC a été préservé pour la période : ainsi, la France bénéficiera d’un budget total de 9.4 milliards d’euros par an (dont 8,7 miliards pour le plan stratégique national) soit 43.7 milliards d’euros sur la période 2023-2027. Je salue le combat du Président et du Ministre qui n’ont pas eu la main qui tremble lorsqu’il s’agissait de préserver les intérêts de nos agriculteurs.

Les premières orientations présentées par le ministre apparaissent comme équilibrées et parfaitement alignées avec les objectifs donnés à notre agriculture : lui permettre d’être encore plus résiliente face aux aléas économiques et climatiques, lui permettre d’être attractive pour les futures générations et lui permettre une transition agro-écologique.

En tant qu’éleveur, je suis satisfait des arbitrages rendus et je salue également le pragmatisme du ministre de l’Agriculture. Je regrette les positions idéologiques de certaines associations environnementalistes, qui ont préféré pratiquer la politique de la chaise vide, à l’heure où la concertation et le dialogue étaient pourtant essentiels pour penser notre modèle agricole de demain. Les mêmes associations qui estiment que la PAC ne fait rien pour l’environnement, et ce, alors même qu’aucune politique agricole commune n’aura autant été tournée vers la transition agro écologique : le plan stratégique national prévoit de doubler les aides pour la relocalisation des protéines végétales, afin de réduire drastiquement nos importations. Par ailleurs, les aides couplées protéines vont augmenter dès 2023 de 15 % !

Le plan prévoit également la mise en place des éco-régimes, un dispositif inédit permettant de conditionnalité le versement des aides du premier pilier aux services environnementaux rendus : diversification des cultures, certifications HVE… Quel secteur serait capable d’en faire autant ? A tous ceux qui considèrent que ça ne va pas suffisamment loin : le plan stratégique national augmentera en moyenne de 90 millions par an, l’enveloppe dédiée à l’Agriculture Biologique (soit plus de 30 %). C’est inédit !

Cette future PAC est tournée vers l’avenir et vers les jeunes générations, sans lesquelles nous ne pourrons prétendre à une agriculture souveraine et forte. Le plan stratégique national prévoit un renforcement des moyens alloués aux régions pour financer l’installation, soit 33 millions d’euros transférés aux régions ! Par ailleurs, je me réjouis du maintien de l’ICHN qui est essentielle pour nos agricultures de montagne.

Mais toutes ces annonces, bien que très positives pour une agriculture plus verte et encore plus qualitative ne sauraient être effectives si certains acteurs de la chaîne alimentaire continuent encore et toujours la course aux prix bas. Tant que nos agriculteurs ne sont pas rémunérés justement pour leur travail et leurs produits, nous continuerons à être dans une situation difficile et ce, même si cette nouvelle PAC est très ambitieuse. Cela passera donc par de nouveaux chantiers que nous allons ouvrir dès le mois de juin, dans le cadre de la Proposition de loi de mon collègue Grégory Besson-Moreau que j’ai co-signée et qui a vocation à sécuriser nos agriculteurs, réaffirmer et rendre effectives les ambitions de la loi EGALIM. 

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