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Dérives alcooliques chez les jeunes : le rapport alarmant de l’OCDE

Si le dernier rapport de l'OCDE indique que la consommation globale en France baisse légèrement, les alcoolisations excessives sont, elles en hausse. Une situation qui inquiète les pouvoirs publics.

 

D’après le rapport, (Lutter contre l'usage nocif de l'alcool : politiques économiques et de santés publiques) de l’OCDE le premier verre d’alcool se prend de plus en plus jeune.
Grâce à des publicités ciblées en direction des jeunes, ces produits finissent par être associés à la fête, à la musique, à la séduction voire même aux sports.
« Les tendances observées parmi les jeunes constituent un problème majeur d’un point de vue social et de santé publique », écrit l’OCDE. Une consommation excessive qui s’accompagne de risques accrus d’accidents de la route en particulier. Les beuveries express ou « binge drinking », l’absorption rapide de grandes quantités d’alcool, progressent chez les jeunes de façon « inquiétante ». Malgré une baisse de la consommation depuis trente ans, c'est en France que l'on boit toujours le plus d'alcool parmi les pays de l'OCDE. En 2012, la moyenne était de 11,8 litres d'alcool pur par habitant dans l'Hexagone, contre 9,1 en moyenne dans les autres pays de l'OCDE. Toujours chez nous, les 20 % qui boivent le plus absorbent environ 50 % de la quantité totale d'alcool. Pour expliquer ces chiffres, l'OCDE pointe notre faible niveau de taxes en France, notamment sur le vin.
Dans le résumé de son rapport, l'OCDE note toutefois que la consommation individuelle a diminué en moyenne de 2,5 % au cours des 20 dernières années.
L'OCDE rappelle enfin que l'alcool favorise l'apparition de diverses maladies et lésions. Entre 1990 et 2010, la consommation « dangereuse » d'alcool est passée de la huitième à la cinquième place du classement des principales causes de mortalité et de handicap dans le monde.
D'où la nécessité d'agir pour l’organisation internationale. Des études démontrent que des séances d'information, organisées dans le cadre des soins primaires, apportent des gains conséquents en termes de santé et d'espérance de vie. Par ailleurs, le rapport préconise une hausse des taxes aboutissant à une augmentation de 10% du prix des boissons alcoolisées et pour l'adoption de mesures réglementaires, dont les effets pourraient être « considérables » sur la consommation. Des conséquences également économiques « Les pertes de productivité dues à la consommation d'alcool sont de l'ordre de 1 % du PIB dans la plupart des pays », précise le document.
On peut aussi y lire que la probabilité de boire de l'alcool est plus forte chez les hommes et les femmes dont le niveau d'éducation et le statut socioéconomique sont plus élevés. Plus étonnant, « Si l'impact de la surconsommation d'alcool sur la production au travail est toujours négatif, il apparaît que la consommation modérée peut avoir un impact positif, en particulier sur les salaires »… De quoi conforter où étonner certains.

 

 

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