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Tous unis contre les pandémies

Les dirigeants d’une vingtaine de pays se sont prononcés en faveur d’un traité international sur les pandémies.

“Alors que nous luttons ensemble pour venir à bout de la pandémie de Covid-19, notre espoir est aujourd’hui le même de mettre en place une structure plus solide pour le secteur de la santé internationale afin de protéger les prochaines générations”.

« Il y aura d’autres pandémies et d’autres situations d’urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace. La question n’est pas de savoir si cela aura lieu, mais quand » écrivent dans une tribune adressée à plusieurs journaux les dirigeants d’une vingtaine de pays. « Dans cette optique, nous croyons que les pays devraient oeuvrer ensemble à l’élaboration d’un nouveau traité international sur la préparation et la riposte aux pandémies » précisent-ils. L’objectif d’un tel traité est de « consolider la préparation aux pandémies au plus haut niveau politique » expliquent encore les signataires qui sans l’exprimer ouvertement estiment qu’il y a en la matière encore beaucoup à faire notamment sur la veille sanitaire et l’accès aux vaccins. Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, un tel traité permettrait « de combler les failles révélées par la pandémie de Covid-19 » a -t-il indiqué en conférence de presse. Au nombre de ces signataires, on trouve aux côtés du président du Conseil européen Charles Michel et du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Angela Merkel mais aussi d’autres dirigeants européens et des pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie, ainsi que de deux Etats insulaires des Caraïbes et d’Océanie. On note toutefois l’absence remarquée des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et de l’Inde, même si le président de l’OMS assure avoir reçu de leur part des signaux positifs. L’idée d’un tel traité avait été soufflée lors d’un sommet du G20 en novembre dernier, par le président du Conseil européen, Charles Michel.

Les signataires ont voulu mettre l’accent sur la veille sanitaire afin de permettre de mieux prévenir la survenue d’une future pandémie. Pour eux, l’entraide est vitale pour améliorer le système d’alerte et la mise en commun d’informations en cas d’apparition d’un nouveau virus. « Cela suppose notamment de consolider fortement la coopération internationale pour améliorer, par exemple, les systèmes d’alerte, la mise en commun des informations, la recherche, ainsi que la production et la distribution locales, régionales et mondiales de moyens médicaux et d’interventions de santé publique, comme les vaccins, les médicaments, les produits de diagnostic et les équipements de protection individuelle ».

Ils insistent aussi sur le vaccin qualifié de « bien public mondial ». Ils souhaitent d’ailleurs « garantir un accès universel et équitable à des vaccins, à des médicaments et à des produits de diagnostic sûrs, efficaces et abordables pour cette pandémie et celles qui suivront » écrivent-ils.

Plus curieusement, ce traité ferait sien également « le principe « une seule santé », qui relie la santé des humains, des animaux et de notre planète ». « Enfin, un instrument de cet ordre devrait conduire à une plus grande responsabilisation mutuelle et à un partage des responsabilités, et favoriser la transparence et la coopération au sein du système international et à l’égard de ses règles et de ses normes ».

Le traité se fonderait sur les actuels instruments mondiaux de la santé, en particulier le Règlement sanitaire international,, entré en vigueur en 2005, « de manière à lui garantir une assise solide et éprouvée qui nous servirait de point de départ pour améliorer les choses » soulignent les signataires.

Enfin, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus un projet de résolution de négociations pourrait être présenté lors de la prochaine assemblée mondiale de la santé, qui réunira les 194 Etats-membres de l’OMS en mai prochain. 

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