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Paris, voies sur berge : la piétonisation continue

Après la rive gauche, la mairie de Paris souhaite interdire une partie de la voie Georges Pompidou aux voitures. Deux scénarios sont à l'étude dans les 1er et 4ème arrondissements pour une ouverture aux piétons dès l'été 2016.

 

Huit mois après avoir annoncé l’accord de Manuel Valls sur le projet, la maire de Paris a présenté les deux scénarios retenus pour cet « Acte II de la reconquête des berges de la Seine ».
L’objectif, rendre aux piétons les quais bas de la rive droite allant de la Place de la Bastille à la Tour Eiffel.
« C’est un projet urbain, presque philosophique, qui consiste à voir la ville autrement qu’à travers l’usage de la voiture », a déclaré Anne Hidalgo, citant en exemple Lyon et Bordeaux pour le travail accompli là-bas pour reconquérir les berges. Le projet de la mairie de Paris, présenté ce matin, veut relier la Place de la Bastille et la Tour Eiffel via un itinéraire empruntant le Port de l’Arsenal (4ème et 12ème), les berges rive droite à piétonniser (1er et 4ème) et les berges rive gauche déjà largement aménagées (7ème).
Deux scénarios seront donc proposés à la concertation. :
- Le premier scénario consiste à fermer à la circulation automobile le tronçon central de la voie Georges Pompidou, sur une longueur de 1,5 km entre la rampe de sortie Châtelet et le bas de la rampe d’entrée avant le Pont de Sully. Une seule file serait maintenue dans les tunnels : la circulation remonterait à la sortie Châtelet sur le quai haut puis emprunterait la rampe Sully aujourd’hui piétonne pour redescendre sur le quai bas avant le tunnel Henri IV. L’aire piétonne s'étendrait sur 2,6 hectares.
- Le deuxième scénario consiste à fermer totalement à la circulation automobile la voie Georges Pompidou sur une longueur de 3,3 km, entre le tunnel des Tuileries et le tunnel Henri IV, y compris ces tunnels. La partie piétonne ainsi constituée ferait 4,5 hectares, dont environ 8000 m2 d’espace couvert dans les deux tunnels.
Ces deux schémas seront soumis dès le mois de juin à la concertation des habitants et des élus, à l’occasion de cinq réunions publiques, dont une dédiée à Paris Métropole. Le projet sera arrêté à l’automne 2015. Les études d’impact en matière de circulation vont être affinées par la préfecture de Police. « On s’attend à un niveau d’impact similaire à celui de la rive gauche », a néanmoins déclaré l’écologiste Christophe Nadjovski, l’adjoint en charge des transports.
Le projet ne devrait pas être trop difficile à mettre en place. Il consiste à installer des barrières et installer des aménagements légers : marchés flottants, péniches, cafés éphémères comme c'est déjà le cas rive gauche. Le coût est évalué à 8 millions d'euros.
Reste à connaître les difficultés de circulation que ce projet risque d’engendrer.
2 700 véhicules traversent Paris toutes les heures grâce à cette voie rapide, selon la mairie. Mais Anne Hidalgo assume. La maire de Paris dit vouloir réduire le nombre de voitures dans la capitale d'ici la fin de son mandat. Selon la mairie, les temps de parcours ont augmenté de seulement deux minutes en moyenne depuis la piétonisation des voies rive gauche en 2012. Faux, rétorque l'association 40 Millions d'automobilistes qui estime qu'avec cette nouvelle fermeture, les automobilistes empruntant cet itinéraire pour traverser Paris d'ouest en est passeront deux fois plus de temps dans leur voiture.
Mais les automobilistes ne sont pas au bout de leur peine. Outre cette fermeture des voies sur berge, la Ville prévoit de généraliser les « zones 30 », de multiplier les « zones à trafic limité » (fermées à la circulation automobile à certains horaires) et de mettre en place à Paris intra-muros une zone à basse émission (dont seront progressivement exclus les véhicules les plus polluants). En parallèle, l’offre de transports collectifs va continuer à s’étoffer : la Ville étudie ainsi la mise en place sur le quai haut de la rive droite d’un « transport propre », tramway ou bus à haut niveau de service.

 

 

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