Print this page

Municipales : un peu moins de candidats et beaucoup plus de “divers”

Les chiffres du Ministère de l’Intérieur montrent une baisse de 2,5 % du nombre de candidats pour les élections municipales et intercommunales du 16 et 22 mars prochains. Les listes étiquetées « divers » sont en forte hausse.

En 2014, on recensait 926 068 candidats contre 902 465 au premier tour des élections municipales, soit une baisse de 2,5 %. Ce qui est relativement peu par rapport au tsunami d’abandons et de non-candidatures que l’on nous annonçait. La crise des vocations n’a pas eu lieu : 68 % des maires sortants (près de 24 000) ont choisi de rempiler. Cette baisse est avant tout la conséquence logique de la réduction du nombre de communes en France, avec la fusion et la création de nouvelles communes. En 2014, on comptait 36 681 communes, elles ne sont plus que 34 967 en 2020. Entre 2016 et 2019, 2 022 communes ont procédé à des regroupements pour former 779 communes nouvelles.

Dans les 9 972 communes de plus de 1 000 habitants, le Ministère a recensé 20 765 listes contre 21 186 en 2014 (-2 %).

Dans les communes de moins de 1 000 habitants, les candidatures isolées ou groupées peuvent être enregistrées et les électeurs peuvent rayer ou ajouter des noms. Dans les toutes petites communes, de moins de 100 habitants, la loi engagement et proximité du 27 décembre 2019 énonce que le conseil municipal est réputé complet s’il compte au moins cinq membres à l’issu du second tour, au lieu des sept prévus par le code général des collectivités territoriales. Même chose pour les communes entre 100 et 499 habitants, avec 9 conseillers municipaux contre 11.

106 communes sans candidats

A noter encore que dans 106 communes, dont quatre de plus de 1 000 habitants – la plus grosse est celle de Pont d’Ain, dans l’Ain avec 2 900 habitants -, il n’y aura pas d’élections, faute de candidats. Elles étaient 62 dont une de plus de 1 000 habitants dans ce cas en 2014. Si dans les petites communes, il est toujours possible de présenter des listes entre les deux tours, pour les communes de plus de 1000 habitants, le mandat du conseil municipal s’arrête au premier tour. Des élections sont alors programmées dans les trois mois. Dans l’attente de ce nouveau scrutin, le préfet désigne une délégation spéciale pour gérer les affaires courantes. Ses pouvoirs sont limités « aux actes de pure administration conservatoire et urgente ». Les membres de cette délégation dont le nombre varie en fonction de la taille de la commune sont désignés par le préfet. En cas d’absence de candidat pour une nouvelle élection, le mandat de la délégation peut être prolongée mais pas indéfiniment. Et au bout du bout, le préfet pourra décider de sa fusion avec une commune voisine. La fusion devra être votée par le conseil municipal de cette dernière. Le nombre de sièges au conseil municipal est alors réparti entre les communes fusionnées en application de la représentation proportionnelle au plus fort restant des populations municipales. A noter que la population de la commune « sans candidat » n’aura pas son mot à dire sur la fusion.

Ce sont 47 664 895 Français inscrits sur les listes électorales (hors Nouvelle-Calédonie) qui sont appelés à voter pour ces scrutins du 16 et 22 mars. A ces électeurs, il faut aussi ajouter les 329 942 ressortissants de l’Union européenne qui ont été amputés des quelque 46 000 britanniques radiés pour cause de Brexit. Au final, on recense donc 47 994 837 électeurs, contre 45 773 248 en 2014 (+4,8 %).

Forte hausse des listes « centre » et « divers »

En 2014, « l’ancien monde » prédominait encore avec des listes fortement marquées par le clivage « droite-gauche » avec 72 % des candidats se réclamant de l’un ou de l’autre bord. Sans être forcément le « nouveau monde » promis, les élections municipales de 2020 s’annoncent pourtant moins clivantes. Sur les 20 765 listes enregistrées, 9 828 sont étiquetées avec une nuance politique, (9716 listes en 2014).

En 2014, on comptabilisait 342 listes « centre » (MoDem, UDI, Union du centre), soit seulement 3,5 % des listes avec nuance. Pour ce scrutin, on est passé à 16,5 % des listes ! Ce schéma est le même pour les listes étiquetées « divers » dont le nombre a explosé, avec quasiment, une liste sur cinq. Divers droite et divers gauche font par égale à une liste près. En 2014, les « divers droite » étaient majoritaires. Ce nouveau découpage se fait au détriment des listes de « droite » et de « gauche » traditionnelles. En 2014, 63,2 % des listes étaient étiquetées de « droite » contre 26,5 % en 2020 et les listes de « gauche » ne représentent plus que 29,3 % du total contre 35,6 % en 2014.

Pour ce qui est des partis traditionnels, Europe Ecologie les Verts présente plus de listes sous son seul nom en 2020 qu’en 2014. Il est le seul dans ce cas avec 181 listes contre 135 en 2014.

Le Rassemblement national (RN) ne semble pas avoir su surfer sur ses derniers succès électoraux (présidentielle et européennes) avec 142 listes de moins présentées sous ses couleurs. Avec 389 candidatures, le RN reste cependant le parti à présenter le plus grand nombre de listes sous sa propre étiquette.

Avec 305 listes, le parti LR comptabilise moins de listes sous son nom en 2020 qu’en 2014 (UMP, 539 listes). Mais c’est le parti socialiste qui s’effondre avec 175 listes contre 682 en 2014.

Le parti du président, présent pour la première fois à un scrutin local présente 247 listes. LREM se classe troisième derrière le RN et les LR. 

1850 K2_VIEWS