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Approvisionnement en électricité assuré cet hiver mais à surveiller plus tard

Dans son dernier diagnostic, RTE, Réseau de Transport d’Electricité indique que l’approvisionnement en électricité devrait être assuré cet hiver « à température de saison ». Il appelle toutefois à la vigilance pour la période 2022-2023.

Soyons rassurés, cet hiver l’approvisionnement en électricité devrait être assuré en France « grâce à des capacités de production supérieures à l’an passé, en particulier hydrauliques et nucléaires » mais également grâce à des capacités d’échanges « optimisées » avec les autres pays européens écrit RTE dans son dernier diagnostic sur la sécurité de l’approvisionnement en électricité. Petit bémol toutefois, il n’y aura aucun souci tant que l’on reste dans des températures de saison et que l’on n’est pas confronté à un événement entraînant une ou plusieurs fermetures de moyens de production. « En cas de vague de froid, compte tenu de la disponibilité prévisionnelle actuelle du parc de production français, le risque de tension sur le système électrique est globalement moindre que l’hiver dernier, en particulier en janvier et février 2020 ».

Et si après l’hiver 2019-2020, la centrale de Fessenheim ainsi que les premières centrales à charbon doivent fermées, peu ou pas d’inquiétudes de la part de RTE qui indique que ces fermetures devraient être compensées par la mise en service de la centrale à gaz de Landivisiau, la poursuite du développement des énergies renouvelables et la mise en service de deux interconnexions avec la Grande-Bretagne et l’Italie.

Mais l’optimisme n’est plus aussi franc pour la période 2022-2023 avec « deux facteurs de risque importants » : la poursuite de la fermeture des dernières centrales à charbon et un programme « chargé » de visites décennales du parc nucléaire – trois visites sont prévues par EDF en janvier 2023. Ces visites avec des arrêts programmés pour maintenance peuvent durer de quatre à six mois. Tout ceci pourrait mettre à mal la sécurité de notre approvisionnement en électricité. Sans compter que les fermetures de moyens de production thermiques à flamme et nucléaire sont également programmées chez nombre de nos voisins à la même période. RTE s’inquiète aussi de la mise en service de l’EPR de Flamanville qui est loin d’être garantie pour fin 2022 comme annoncée par EDF. Et même si cela était le cas, le réacteur ne tournerait pas à pleine puissance tout de suite. « Une forte incertitude demeure sur l’échéance où l’EPR produira en régime pérenne » soupire RTE.

Et RTE de s’inquiéter tout particulièrement de la situation en Bretagne avec la fermeture en 2023 de la centrale de Cordemais, bien utile pendant les pics de froid, qui « n’est pas compensée par une entrée en service de l’EPR de Flamanville ».

Pour pallier à ces possibles difficultés, RTE voit trois leviers susceptibles d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement : une maîtrise de la consommation, notamment en période de pointe en demandant aux consommateurs des efforts ; l’optimisation du placement et de la durée des arrêts de réacteurs nucléaires et le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse d’une ou des tranches de la centrale de Cordemais, toujours à l’étude.

Ensuite, RTE estime que pour la période 2023-2025, la sécurité d’approvisionnement devrait s’améliorer avec l’accélération des mises en service de moyens de production renouvelables (parcs éoliens en mer en particulier), un programme de maintenance des centrales nucléaires « plus favorable » et la mise en service de l’EPR. 

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