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Quand les députés luttent contre le gaspillage alimentaire

L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité un amendement de l’ancien ministre délégué à l’agroalimentaire Guillaume Garot et plusieurs de ses collègues de droite et de gauche réunis visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.

 

Dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique en deuxième lecture à l’Assemblée, l’ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot a fait adopter un amendement interdisant aux grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre impropre à la consommation leurs invendus. « Voir de l’eau de javel déversée sur les poubelles des grandes surfaces avec des aliments consommables, ça scandalise » s’est insurgé Guillaume Garot lors de la présentation de son texte.
Des mesures déjà prônées dans un rapport remis par le même Guillaume Garot au Gouvernement en avril dernier. Désormais, les grandes surfaces devront veiller à lutter contre le gaspillage alimentaire en redistribuant leurs invendus sous forme de dons, pour la nourriture animale ou pour en faire du compost pour l’agriculture. Les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 m2 auront, par ailleurs, l’obligation de conclure une convention avec une association caritative, afin de faciliter les dons alimentaires. Un vote qui n’a pas manqué de déplorer, Jacques Creyssel, le délégué général de la fédération du Commerce et de la Distribution, dans un communiqué : « la loi se trompe à la fois de cible et de sujet, en visant la grande distribution, qui ne représente que 5% du gaspillage alimentaire et en créant de nouvelles formalités ». Et de poursuivre : « Nous sommes les premiers donateurs et plus de 4.500 magasins ont signé des conventions avec des associations humanitaires (...) Nous allons réunir en urgence les associations avec lesquelles nous travaillons pour examiner ensemble les conséquences de ces dispositions ». Ce texte permet également d’intégrer la lutte contre le gaspillage alimentaire à l'éducation à l'alimentation durant le parcours scolaire. Les entreprises pourront aussi mettre en avant leurs actions en la matière afin de les intégrer dans leur responsabilité sociale et environnementale. En février dernier, les sénateurs avaient pour leur part adopté un amendement au projet de loi sur la transition énergétique supprimant la date limite d’utilisation optimale (DLUO) sur les produits alimentaires non périssables. Lors de l’examen de la loi Macron, les sénateurs avaient également soutenu à l’unanimité un cadre pour la distribution des invendus par les supermarchés aux associations.
Rappelons pour terminer que chaque Français jette en moyenne 20 à 30 kilos de nourriture par an, ce qui représente au total en France une somme de 12 à 20 milliards d'euros en un an.

 

 

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