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Une addiction des mineurs aux écrans

Une étude du groupe américain Norton-Symantec réalisée auprès de 6986 personnes dans 10 pays européens montre une préférence des mineurs pour les écrans avant même les bonbons. Les parents sont montrés du doigt.

Faut-il être surpris par les résultats de l’enquête réalisée par le cabinet d’études Edelman Intelligence pour le compte de l’éditeur de logiciels Norton Symantec ? Pas vraiment. Assez régulièrement et de plus en plus souvent des études tendent à montrer l’omniprésence des écrans dans le quotidien des enfants avec des risques de plus en plus avérés sur la santé et la concentration. Mais là où l’on constate une réelle évolution de la société, c’est bien la préférence affichée des enfants pour les écrans plus que pour les sucreries. « Les enfants sont plus en demande de temps d’écran que de sucreries » souligne l’étude qui précise qu’en moyenne, les enfants européens passent en moyenne deux heures trente de leur temps libre sur leurs écrans (smartphone, tablette) quotidiennement. Ce qui représente plus d’une demi-heure que le temps moyen passé à jouer à l’extérieur.

C’est en Grande-Bretagne que les enfants passent le plus de temps devant leur écran, avec trois heures quotidiennes. A l’opposé, en Espagne, les enfants ne passent que trente minutes « online » par jour.

L’enquête pointe du doigt la responsabilité des parents. Interrogés, ceux-ci reconnaissent être le plus souvent un mauvais exemple pour leurs enfants en passant eux-mêmes beaucoup trop de temps devant leur écran (57 %). Près d’un sur deux (40 %) le regrette. Ce sont les parents qui ont toujours connu le digital qui s’avèrent finalement les plus strictes sur le sujet. Ce sont les parents les moins âgés (75 %) mais aussi ceux qui ont des enfants les plus jeunes (74 %) qui sont les plus conscients des risques. « Ces groupes sont plus susceptibles de se montrer sévères par rapport aux parents plus âgés (59 %) et à ceux ayant des enfants plus grands » confirme l’étude. Paradoxalement, 61 % des enfants interrogés et addicts reprochent à leurs parents de ne pas être capables de déconnecter. « Les familles ont aujourd’hui du mal à imposer de bonnes habitudes vis-à-vis des écrans » constate l’étude. Pour Nick Shaw, vice-président et directeur général EMEA chez Norton, « l’étude met en évidence qu’il n’est pas facile d’être parent ». « Si les vieilles obligations consistant à obtenir des enfants qu’ils respectent l’heure du coucher et fassent leurs devoirs existent toujours, les parents doivent en plus gérer des contraintes liées aux nouvelles technologies. Contrairement à leurs enfants, la plupart des parents actuels n’ont pas grandi avec des appareils connectés tels que les smartphones et les tablettes et se retrouvent fort dépourvus au moment de fixer des règles sur le temps passé devant les écrans » ajoute-t-il.

Enfin, 58 % des personnes interrogées admettent que le temps passé sur les écrans joue sur le sommeil des enfants. Ces mêmes parents craignent que cela ait aussi un effet sur la capacité de leurs enfants à se socialiser (44 %) et un effet sur leur santé mentale (33 %). Pour autant, ils sont 44 % à estimer que le digital est aussi un bon support d’apprentissage, de créativité (45 %) et de bien-être (42 %). Si les parents interrogés aimeraient être capables de fixer plus de règles, ils se montrent assez désemparés face au digital. Ils sont aussi 56 % à demander plus d’aide et de conseils pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. 

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