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Vivre à la campagne, le mode de vie idéal pour les Français

« Je t’aime moi non plus ». Lorsque l’on parle ruralité, les Français sont partagés. Le dernier sondage Ifop pour Familles Rurales en est l’exact reflet. Si pour 4 Français sur 5 le mode de vie idéal est de vivre à la campagne, ils sont néanmoins 59 % à estimer que le monde rural est en déclin.

Pour 81 % des Français, vivre à la campagne représente la vie idéale, qu’ils y travaillent ou non. Ils ne sont que 19 % à aspirer à une vie totalement urbaine. Un positionnement très net des Français interrogés par l’Ifop pour Familles Rurales*. Pour expliquer cet engouement, les Français placent la qualité de vie, le calme et la nature, devant le moindre coût de la vie, en tête des atouts qui pourraient les conduire à s’installer en milieu rural. Ils sont même 60 % à indiquer que s’ils souhaitaient créer une entreprise, ils souhaiteraient le faire en milieu rural. Pour autant, cette envie de campagne a quelque chose de paradoxale, surtout à la lecture des autres résultats de l’enquête. La ruralité est en effet, aux yeux de l’opinion publique, n’a pas forcément une bonne image. Spontanément, si les ruraux associent d’abord la ruralité à la qualité de vie (62 % des citations), les Français l’associent d’abord à des difficultés socio-économiques (46 %). Ils sont tout de même 59 % à penser que le monde rural est en « déclin », contre 43 % des ruraux, soit 16 points d’écarts. Mais seuls 5 % des ruraux déclarent vouloir quitter le monde rural.

La France des campagnes « délaissée »

Il y a pourtant un fait notable à remarquer dans les résultats de cette étude, c’est bien l’idée que pour les Français et pas seulement les ruraux, « la France des campagnes » est « délaissée », devant « la France des banlieues » ou « la France périurbaine ». A 51 %, les ruraux estiment que le monde rural est « abandonné ». Ils sont 57 % à juger que leur commune ne bénéficie pas de l’action des pouvoirs publics, contre une moyenne de 36 % des Français. Ils sont enfin, 56 % des ruraux à se déclarer pessimistes au sujet de leur avenir contre 49 % des Français.

Si donc la campagne reste aux yeux de nos compatriotes le lieu de vie idéal, un certain nombre de conditions doivent pourtant être réunies pour développer l’attractivité et le développement de ces territoires. Pour les Français, l’installation de nouveaux habitants en milieu rural est avant tout conditionnée par la présence de services publics (70 %), suivie d’une offre d’emplois et de transports suffisante (62 % et 54 %). Les ruraux quant à eux attendent en priorité que les pouvoirs publics agissent en milieu rural contre la désertification médicale (51 %), pour la présence des services publics (30 %) et de commerces (28 %). Viennent ensuite l’action en faveur de l’installation d’entreprises (26 %) ou pour l’amélioration de l’accès à Internet (24 %).

Appel à la mobilisation gouvernementale

A l’heure de la métropolisation qui recompose depuis de nombreuses années le paysage français et face au sentiment d’abandon de ces espaces relégués et de leurs 27 millions d’habitants, Familles Rurales estime que « des solutions sont à portée de main ». « Mettre le numérique au service de la population, favoriser le télétravail, la télémédecine, l’accès aux services dématérialisés, permettront de reconnecter tous les territoires. Engager un plan ambitieux de transition écologique pour préserver et conforter la qualité de vie, premier atout d’attractivité des territoires ruraux, contribuera à répondre à la principale aspiration exprimée par les Français dans cette étude » explique Familles Rurales qui appelle à « une mobilisation gouvernementale forte pour les territoires ruraux »

*Etude Ifop pour Familles Rurales, menée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 11 juin 2018 auprès d’un échantillon de 1012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et d’un échantillon de 1501 personnes, représentatif de la population française rurale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode de quotas. L’étude a été réalisée avec le soutien de la MSA, de RTE et de l’ADEME.

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