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Le succès du bio en France : transformer l’essai pour la santé, l’environnement et l’emploi !

Par Florent Guhl, Directeur de l’Agence Bio

C’est désormais un fait incontestable : l’agriculture biologique n’est pas une simple tendance, une mode passagère. Les derniers chiffres publiés par l’observatoire national de l’Agence BIO sont éloquents. La demande des consommateurs s’intensifie et, avec près de 134 500 emplois directs comptabilisés à la fin 2017, le bio est en pleine croissance. Désormais, le sujet du bio retient de plus en plus l’attention des pouvoirs publics, nous nous en réjouissons car cela va nous permettre d’aller encore plus loin, ensemble. Notre devoir collectif : transformer l’essai au bénéfice de tous !

Les produits bio plébiscités par les Français

La consommation des produits biologiques ne cesse de se renforcer. En 2017, le marché des produits alimentaires biologiques a atteint un nouveau sommet à plus de 8,3 milliards d’euros, soit une augmentation de 17 % en un an.

La fin de l’année 2017 et surtout le début de l’année 2018 ont, par ailleurs, été marqués par l’arrivée dans nos assiettes de produits bio français issus de nombreuses conversions. Ce sont ces conversions qui permettent de répondre dès maintenant à la demande toujours plus forte en produits bio.

Cette forte demande est encore appelée à croître ! En effet, selon la dernière édition du baromètre annuel de l’Agence BIO publiée en février 2018, 85 % des Français estiment important de développer l’agriculture biologique. D’abord parce qu’elle contribue à préserver l’environnement (91 %) ; ensuite parce que les produits qui en sont issus sont plus naturels, sans produits chimiques de synthèse (88 %), et que leurs qualités nutritionnelles sont mieux préservées (81 %).

Le bio, principal facteur de croissance du secteur agro-alimentaire

Désormais, l’alimentation biologique est unanimement reconnue comme un segment particulièrement porteur par tous les professionnels de la production, de la transformation et de la distribution du secteur agro-alimentaire.

2017 a d’ailleurs été marquée par une progression très significative de la production et de la transformation biologiques. A la fin de l’année, on dénombrait ainsi 36 691 agriculteurs engagés en agriculture biologique, soit 8,3 % des fermes françaises (+14,7 % en un an).

Concrètement, cela représente 1,74 M d’hectares cultivés en bio, qu’il s’agisse de surfaces certifiées ou de surfaces en conversion, soit déjà 6,47 % des surfaces totales cultivées en France. Quant au nombre de transformateurs et de distributeurs de produits issus de l’agriculture biologique, il s’élève aujourd’hui à 17 353 (+17 % en un an).

Les filières bio recrutent dans tous les secteurs

L’emploi lié au secteur du bio se développe considérablement. L’évolution est évidemment forte dans les fermes, avec plus de 88 400 emplois directs en équivalent temps plein fin 2017, soit une hausse de 13,7 % par rapport à 2016.

Mais au-delà de la production, toute la filière bénéficie de ce mouvement, du secteur de la transformation (niveau record de 15 000 emplois, + 17 % en un an) à celui de la vente au détail (27 000 emplois, +1 %), en passant par celui de la distribution au stade de gros (1 800 emplois, +1 %).

Une nouvelle impulsion politique : le programme « Ambition Bio 2022 »

De juillet à décembre 2017, les Etats Généraux de l’Alimentation ont permis de réunir l’ensemble des acteurs de l’agriculture et de l’alimentation en France pour, d’une part débattre de la juste rémunération dans nos métiers et, d’autre part dessiner le modèle agricole des années à venir. Plusieurs propositions issues de ces Etats Généraux de l’Alimentation ont été retenues dans le programme « Ambition Bio 2022 ».

Pour mettre en oeuvre ce programme, une grande concertation a été lancée par l’Etat avec les Régions de France, dont le point d’orgue a été la réunion du Grand Conseil d’Orientation (GCO) de l’Agriculture Bio le 25 juin dernier sous la présidence conjointe de Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et de Gérard Michaut, Président de l’Agence BIO. Ce GCO associe, au-delà des professionnels de l’agriculture biologique, toutes les parties prenantes : les différents ministères, les Régions, les Agences de l’Eau, les établissements de recherche, les ONG, les associations de consommateurs, les Interprofessions et les organismes de financement.

Parmi les objectifs fixés figure celui d’atteindre 15 % de surface agricole française cultivée en bio à l’horizon de 2022, afin que la France devienne le leader de l’agro–écologie.

L’objectif de 20 % de bio en restauration collective d’ici 2022 constitue un autre axe important de ce programme. C’est également un véritable défi pour les collectivités et les établissements publics qui devront être accompagnés afin de faire évoluer en profondeur leurs pratiques. L’Agence BIO se positionnera en offre de services à destination des gestionnaires, des donneurs d’ordre et des élus, avec des prestations adaptées : boîtes à outils, argumentaires, supports pédagogiques, accompagnement de projets structurants.

Quant au Fonds Avenir Bio, actuellement doté de 4 Me par an, il sera progressivement porté à 8 Me dans le cadre du programme « Ambition Bio 2022 ». Le doublement de l’effort engagé est important, car ce fonds contribue directement à la structuration des filières biologiques en France. En effet, il soutient les démarches partenariales entre groupes de producteurs et entreprises de conditionnement, de transformation ou de distribution, pour développer et promouvoir des productions biologiques de qualité, créatrices d’emploi dans les territoires. Entre 2008 et 2016, ce sont près de 47 programmes qui ont été ainsi co-financés, dont 44 par des Conseils Régionaux et 14 par des Fonds Européens, permettant à 490 partenaires associés et bénéficiaires de se partager près de 27 Me alloués aux programmes.

Les enjeux majeurs des prochaines années

Nombreux sont les défis qui nous attendent.

D’abord en ce qui concerne le foncier agricole. En effet, 50 % des agriculteurs seront en retraite dans les 10 ans qui viennent. Leurs terres agricoles doivent être transmises en priorité aux exploitants soucieux de préserver l’environnement par une agriculture de qualité.

Ensuite, en développant le soutien à la structuration des productions de l’agriculture biologique française, les pouvoirs publics faciliteront la réduction des importations de matières premières, l’approvisionnement de la restauration collective et le développement de l’emploi dans les territoires.

Enfin, en interaction avec l’Agence BIO, les pouvoirs publics se doivent de contribuer à l’information des consommateurs et du grand public, mais aussi à la sensibilisation des plus jeunes pour garantir à l’avenir une alimentation saine, respectueuse des professionnels et de l’environnement de nos territoires. C’est un véritable projet de société durable dans lequel l’agriculture biologique française doit occuper une place prépondérante.

Un acteur engagé et incontournable pour construire l’avenir : l’Agence BIO

Dans ce contexte porteur, l’Agence BIO est plus que jamais un acteur central du secteur qui :

• veille à informer les consommateurs, mais aussi le grand public dans son ensemble, à travers par exemple des programmes audiovisuels ou la sensibilisation des plus jeunes au sein même des établissements scolaires ;

• joue pleinement son rôle d’observateur national du secteur et de son évolution, en publiant chaque année des données relatives à la production, la transformation et la distribution des produits bio, dont les chiffres font ensuite référence puis en s’appuyant sur les observatoires régionaux de l’agriculture biologique ;

• œuvre à la structuration des filières biologiques en France et apporte son soutien aux entreprises du secteur, en gérant le Fonds Avenir Bio et en animant le club des financeurs, instance de concertation regroupement les financeurs publics, les banques, les organismes de financement participatif et les fonds d’investissement dédiés au financement de la transition.

L’Agence BIO est déjà, et elle restera, un partenaire fiable et constructif des pouvoirs publics et des acteurs professionnels de l’agriculture et de l’alimentation, au service d’un projet de développement du bio bénéfique à l’ensemble de la filière et aux consommateurs. 

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