Les chiffres sont là pour nous ramener à une triste réalité : les cafés (débits de boissons) sont en voie de disparition. Depuis 2010, l’activité a enregistré en moyenne par an une baisse de 10 %, correspondant à une perte sèche de chiffre d’affaires de près de 170 millions d’euros. Depuis 10 ans, le phénomène de désertification touchant certaines petites villes et des villages ruraux au profit des grandes villes, entraîne une disparition progressive des commerces de proximité, en particulier, des cafés. En 2015, l’hexagone comptabilisait 36 178 cafés, soit un recul de 7 % depuis 2009. 10 régions sur 13 voient baisser le nombre de cafés et 26 000 communes n’ont plus de cafés (1).Générateurs de 52 000 emplois directs en France et de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, « les cafés sont des acteurs clés de l’économie française » rappelle France Boissons. Mais aujourd’hui il y a péril en la demeure et pour (sur) vivre les cafés ont au-delà d’un fort besoin en financement, ont aussi besoin de se réinventer. Aussi comme le fait justement remarquer Loïc Latour, le président de France Boissons, « parce que le café est le lieu de socialisation, un symbole fort du lien social ; qu’il est l’endroit dans lequel se retrouvent les habitants et autour duquel s’articulent les autres commerces de proximité », France Boissons a décidé de lancer « Mon café 2.0, le numérique au cœur des villages ». Un appel à projets innovants inédit qui s’adresse aux communes ou groupements de communes qui présenteront un projet innovant permettant au dernier café de leur territoire de développer l’attractivité économique et culturelle locale en intégrant une offre numérique accessible gratuitement au public. Une initiative qui est une évidence pour Jean-François Cesarini qui souligne que « les cafés se sont rapidement imposés dans son rapport, comme une solution évidente pour dynamiser les territoires ruraux ».
La commune ou Communauté de communes récompensée par un jury (2) recevra une dotation de 5000 euros versée par France Boissons, ainsi qu’un mécénat de compétences proposé par la Fruitière numérique, un « tiers lieu » dédié aux nouveaux usages numériques créé en 2015 à Lourmarin (Vaucluse). ■
(1) Source : baromètre France Boissons / Crédoc – janvier 2017
(2) Jury composé de l’AMRF, l’APVF, France Boissons, Heineken France, e-territoire, la fruitière numérique et du député Jean-François Cesarini.