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“Mes propositions pour l’avenir de la santé en France”

Par Jean-Carles Grelier, Député (LR, Sarthe)

Depuis des années, les Français suivent avec passion l’actualité de la santé qui égrène les progrès technologiques ou génétiques, les statistiques sur l’allongement de la vie ou les chances de guérison.

Parfois ils s’inquiètent d’un scandale sanitaire. Mais s’ils ont de plus en plus un regard critique, ils ont dans leur grande majorité pleinement conscience de la qualité de la médecine française. Avant l’emploi ou la sécurité, la santé est donc bien une préoccupation majeure de nos concitoyens pour eux-mêmes comme pour leurs proches.

Pourtant, la «désertification médicale » frappe tous nos territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains. Pourtant les professionnels de santé sont en souffrance. Pourtant, la demande en santé est plus forte que jamais et continuera à s’intensifier par l’effet de l’allongement de la vie.

Pourtant, tout cela, qui était parfaitement prévisible, n’a pas été anticipé. Le système de santé français est désormais un malade chronique que quelques demi-traitements ou solutions placebo ne permettront pas de tenir debout.

C’est la raison pour laquelle j’ai voulu m’engager, comme de nombreux élus le font au quotidien sur leur territoire. Pour réfléchir à des propositions pour l’avenir de la santé en France. Avec la volonté que les choses changent enfin, par-delà les clivages politiques. Parce que la santé est un bien précieux, un bien commun qui nous engage tous. J’ai voulu m’engager aussi avec le regard extérieur d’un Député qui n’est pas un professionnel de santé.

Au travers des 28 propositions formulées dans mon Livre blanc, je forme le vœu que notre système de santé doit d’abord se penser, s’imaginer, se construire et se déployer à partir du patient, mais du patient à son domicile. Le deuxième axe est que la santé est devenue un enjeu multidimensionnel qui ne saurait se limiter à la simple prise en charge des soins. Comme le diraient les Anglo-Saxons, il faut passer du «cure au care », et donc envisager des politiques de prévention plus larges, plus profondes, plus réformatrices.

Loin d’être exhaustives, les propositions s’articulent autour de 5 chapitres qui sont la prévention, la formation, l’accès aux soins, l’innovation en santé et le financement. Je propose par exemple la suppression de l’Examen Classant National (ECN), le rattachement de Santé Publique France auprès du Premier ministre, la création de 3 statuts d’Infirmiers de Pratiques Avancées (IPA) de premier recours, de coordination et de prévention. Je propose aussi la création d’un panier commun d’assurance complémentaire pour que les salariés des petites et des grandes entreprises puissent accéder aux mêmes garanties.

Pour cela, je me suis plongé dans une littérature abondante, faite d’ouvrages souvent ambitieux, de rapports, d’études et d’analyses souvent pertinents. Je m’y suis forgé quelques idées fortes que j’ai ensuite confrontées à l’opinion de grands professionnels : académiciens, universitaires, autorités ordinales, syndicalistes, représentants des institutions d’hospitalisation ou associations de patients.

Plusieurs de mes propositions ou de celles que j’ai faites miennes nécessiteront un peu de temps, un peu de procédure administrative et technique pour être mises en œuvre. Les solutions proposées ne seront donc pas toutes immédiates, d’ailleurs serait-il raisonnable de l’imaginer ? Mais toutes méritent, me semble-t-il, un peu de temps, un peu de réflexion. Un peu de critique aussi. C’est ce à quoi je vous invite maintenant. 

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