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Déserts médicaux : les solutions inadaptées d’un gouvernement coupé des réalités !

Par Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne, Président de Debout la France*

Le Premier ministre et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, ont présenté leurs propositions pour lutter contre les déserts médicaux.

Le gouvernement préfère remettre au travail les médecins à temps partiel, permettre aux médecins retraités d’exercer plus facilement à nouveau et propose aux patients d’envoyer des MMS à des professionnels de Santé, plutôt que de s’attaquer à la pénurie de médecins !

C’est pourtant le cœur du problème, les médecins généralistes ou spécialisés sont de moins en moins nombreux ; il y a 10 % de médecins généralistes en moins depuis 2007. Et les médecins en exercice vieillissent ; 26 % des médecins ont aujourd’hui plus de 60 ans. C’est une des raisons principales de la saturation de nos services d’urgences.

Il existe également des disparités inacceptables entre la France des grandes villes et la France des territoires. Dans de nombreuses zones, les délais d’attente atteignent plusieurs mois pour avoir un rendez-vous chez un médecin : 168 jours pour un ophtalmologue dans le Finistère par exemple, ou 154 jours en Seine-et-Marne. A l’échelle de certaines villes moyennes, les délais peuvent s’élever à plus d’une année. Les patients se voient obligés de parcourir de longs trajets pour se faire soigner dans les grandes villes mieux couvertes.

Avec les facilités mises en place par les collectivités et les services proposés par certaines Maisons de Santé, le risque financier est atténué, mais rien n’est prévu pour pallier au manque de professionnels de santé.

Les praticiens de proximité ont vieilli et les jeunes diplômés ne choisissent pas de s’installer dans les territoires sous dotés en professionnels de santé. Ils savent que leurs horaires seront insoutenables, qu’ils ne pourront pas exercer dans de bonnes conditions et devront abandonner tout espoir de vie familiale et personnelle. J’appelle le gouvernement à prendre cette problématique au sérieux et à ne plus traiter la Santé comme un produit de consommation. Il faut d’urgence augmenter le numerus clausus d’1/3 pour atteindre 10 000 praticiens par an, afin de retrouver à moyen terme un nombre de médecins diplômés suffisants et pouvoir arrêter de faire appel à des médecins ayant suivi une formation à l’étranger. Dans le même temps, il faut organiser et systématiser des consultations de généralistes et spécialistes venant des zones normalement dotées vers des zones sous-médicalisées, sous forme de consultation avancée, avec la prise en charge des frais de transport. 


* Avec Laurent Casbas, Chirurgien vasculaire, Délégué national à la Santé de Debout la France

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