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Puissance de feu en mer

Un temps négligée, la mer redevient un vaste terrain d'opérations militaires. Et face aux risques et aux enjeux, les Etats renforcent leur marine.

Longtemps beaucoup ont cru que la confrontation entre puissances se jouerait à terre plus qu'en mer. C'est probablement une erreur et les faits tendent à prouver le contraire. Méditerranée méridionale, Golfe d'Aden, Océan indien, Atlantique, Pacifique, sur toutes les mers du globe les tensions sont palpables et les affrontements parfois évités de peu. Aussi pour pallier à la menace et répondre à ces nouveaux défis, les Etats renforcent leur marine de guerre. Le plus spectaculaire est sans aucun doute la montée en puissance de la marine chinoise. Ces quatre dernières années, les Chinois ont mis à l'eau 80 nouveaux bâtiments, dont trois sous-marins nucléaires. Mais face à la dizaine de porte-avions américains, les Chinois ne peuvent aujourd'hui en opposer qu'un seul, un modèle d'occasion vendu par la Russie, le Liaoning. Mais tout récemment, la Chine a officialisé la mise à l'eau d'un second bâtiment dont on soupçonnait l'existence depuis quelques années, entièrement conçu et construit en Chine. Sa propulsion sera conventionnelle, il jaugera 50 000 tonnes (8 000 tonnes de plus que « Le Charles de Gaulle ») et sera équipé non pas de catapultes mais d'un pont incliné. Sa mise en service est prévue d'ici 2020. Si le navire est loin de rivaliser avec les porte-avions américains, la Chine bombe tout de même le torse, « une marine de première classe doit être équipée d'équipements de première classe » assure un haut gradé chinois. La Chine entend surtout répondre à la menace américaine, notamment depuis l'arrivée de Donald Trump qui a mis en garde la Chine contre ses velléités de contrôle de plusieurs îlots disputés en mer de Chine. « Nous intercepterons tout avion intrus et suivrons tous les navires de guerre dans les zones sous notre responsabilité » lui a rétorqué l'agence officielle Xinhua.

L'Inde, depuis 2013, dispose pour sa part d'un porte-avions livré par les Russes et aspire à en posséder trois d'ici 2030. Enfin, la Russie poursuit sa longue remontée notamment en misant sur sa flotte sous-marine dont le nombre d'unités, SNLE, SNA et classiques, est en hausse à la différence de sa flotte de surface jugée parfois vieillissante.

Enfin, en Europe, fin juin, le porte-avions Queen-Elizabeth, navire de 65 000 tonnes a quitté le chantier naval dans l'estuaire du Firth of Forth en Ecosse, près d'Edimbourg pour ses premiers essais en mer. 

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