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L'Euro 2016, “une belle réussite pour l'activité économique et l'emploi en France”

De juin à juillet dernier, la France accueillait l’Euro de football. Une étude, réalisée sous l’égide de l’Observatoire de l’Economie du Sport, en lien avec l’INSEE et la Direction générale du Trésor dresse le bilan de l’impact économique de cette manifestation, en termes d’activité économique et d’emploi. Un test pour l’accueil des JO de 2024.

Parce que les Français attendent légitimement que les dépenses dédiées à un tel événement leur soient profitables, le Gouvernement s’était engagé à ce que, pour la première fois en France, une étude évalue de manière indépendante et documentée ses retombées économiques. L’étude promise a été réalisée sous l’égide de l’Observatoire de l’Economie du Sport, en lien avec l’INSEE et la Direction générale du Trésor. Elle fait le bilan de cet Euro 2016 en termes d’activité économique et d’emploi. A l’énoncé des chiffres, le Gouvernement par la voix de trois de ses ministres s’est félicité de l’opportunité d’avoir accueilli l’événement en France. « La qualité de son organisation, la ferveur populaire et le parcours sportif de l’équipe de France ont été au rendez-vous ». « Au-delà des aspects symboliques et du rayonnement international qu’apporte l’organisation d’un événement comme l’Euro de football, il était important pour le Gouvernement d’évaluer les retombées économiques d’une telle opération. C’est ce que nous avons fait avec ce rapport commandé à une institution indépendante qui a développé une méthode d’évaluation rigoureuse et travaillé en coordination avec des organismes reconnus comme l’Insee. Les résultats positifs auxquels conclut l’étude nous confortent dans notre ambition de faire de la France un pays organisateur de premier plan pour ce type d’événements. Ils nous encouragent tout particulièrement à poursuivre nos efforts pour accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris » commente Michel Sapin, le Ministre de l’Economie.

613 000 visiteurs étrangers

En termes d’activité économique, l’étude démontre que l’événement a généré 1,22 milliard d’euros d’activité répartis entre les dépenses liées à l’organisation et celles liées au tourisme. Pour ce qui est de l’impact « organisation » qui découle directement des dépenses consenties par les différentes parties prenantes directes (organisateur, équipes participantes, officiels) et indirectes (entreprises et salariés ayant contribué à la livraison de l’événement, partenaires commerciaux), l’étude parle de 596 millions d’euros générés par l’organisation de l’événement. L’impact « touristique » résultant des dépenses des visiteurs étrangers venus spécifiquement en France pour assister à la compétition ou profiter de l’ambiance festive se chiffre à 625,8 millions d’euros. Durant le mois de compétition, la France a accueilli 613 000 spectateurs étrangers uniques. Venus spécifiquement en France pour l’Euro 2016 pour la plupart, ils ont séjourné en moyenne 8 jours dans notre pays et ont dépensé en moyenne 154 € par jour. Les montants dépensés par les spectateurs fluctuent selon leur nationalité. Ainsi, ce sont les Turcs (263€ TTC), les Américains (224€ TTC) et les Islandais (185€ TTC) qui ont consenti les dépenses les plus élevées. Un visiteur étranger sur cinq a profité de son séjour pour faire une étape dans une ou plusieurs villes de France. Ainsi, au cours de leur séjour, les visiteurs ont séjourné en moyenne dans 2,18 villes accueillant la compétition. L’Euro a également profité à d’autres villes françaises qui n’accueillaient pas la compétition : près d’un visiteur sur cinq (18,7 %) déclare avoir profité de son séjour pour faire une étape dans une ou plusieurs autres villes de France. Les villes touristiques (côte Atlantique, côte d’Azur) mais aussi les villes des camps de base des équipes ont été privilégiées dans les parcours des supporters étrangers. Dans le détail, Paris reste la ville la plus fréquentée par les spectateurs de l’UEFA Euro 2016TM (+ de 50 % des visiteurs ont séjourné à Paris au cours de leur voyage) devant Lyon (33 %) et Marseille (29 %).

Des effets sur l’emploi

L’étude a également cherché à savoir quels avaient été les effets de l’Euro 2016 sur l’emploi en France. Cette activité supplémentaire peut avoir bénéficié à des personnes déjà salariées ou généré des embauches, « les résultats ne doivent donc pas être interprétés comme des créations d’emploi » précise l’étude. « Au total, le volume d’activité généré en France du fait de l’organisation de l’UEFA Euro 2016TM s’établit donc à 117 150 mois travaillés au cours de l’année 2016, soit 9 762 Equivalents Temps Plein annuels ». Pour la Ministre du Travail Myriam El Khomri, la convention relative à l’emploi, conclue un an avant le début de la compétition, « a permis le suivi de 9 000 demandeurs d’emploi par Pôle emploi, dont 7 000 ont été recrutés. Ces résultats positifs nous encouragent à reprendre et à développer ce type de partenariat, qui démontre au-delà du sport et du spectacle, que de tels événements permettent de mettre l’économique au service du social ».

Enfin, met en évidence l’étude, l’activité économique supplémentaire sur le territoire français directement imputable à l’UEFA Euro 2016 a généré des recettes fiscales complémentaires (recettes de TVA, taxes de séjour et taxes d’aéroport). Le montant de ces recettes fiscales supplémentaires est estimé à 75 millions d’euros, dont 70 millions d’euros de recettes de TVA.

Des résultats encourageants dans la perspective de la candidature de Paris aux JO de 2024

« Au-delà des résultats tangibles de cette étude, l’organisation de l’Euro 2016 aura assuré le rayonnement de la France et des villes hôtes, sans compter les retombées à moyen et long terme pour des centaines d’entreprises françaises qui ont participé à l’événement » notent les auteurs de l’étude. Un satisfecit vu du côté organisation et autorités mais qui est aussi celui perçu côté public semble-t-il. Ce qui pour l’avenir est loin d’être négligeable. Si l’organisation de l’UEFA Euro 2016TM s’est avérée être « une belle réussite », il a aussi « pleinement répondu aux attentes des fans ». C’est en tout cas le ressenti des spectateurs ayant assisté à la compétition puisque 88,7 % d’entre eux s’avèrent extrêmement satisfaits de leur séjour et 95 % sont prêts à revenir en France à l’occasion d’un autre événement sportif ou pour d’autres motifs. Si on isole les personnes ayant découvert la France grâce à l’UEFA Euro 2016TM, la quasi-totalité d’entre elles se déclarent par ailleurs massivement prêtes à revenir sur le territoire (92 %). Des résultats très encourageants à l’approche d’autres grandes manifestations sportives, comme le Championnat du Monde de Handball, et dans la perspective de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. « A l’image de l’Euro 2016, les grands événements sportifs sont un formidable accélérateur économique et territorial. Ils sont un facteur de progrès social et un vecteur d’excellence environnementale. Ainsi, la candidature de Paris 2024 constituera au-delà d’un événement populaire, un héritage fort pour l’ensemble de nos territoires. La France a prouvé qu’elle est une terre d’accueil » a conclu, le Secrétaire d’Etat chargé des sports, Thierry Braillard

 

JO Paris 2024 : Entre 5,3 et 10,7 milliards d’euros d’impact économique
L’étude d’impact économique du Comité de candidature de Paris JO 2024 chiffre à 247 000 le nombre d’emplois qui pourraient être créés si Paris remportait la mise.
Des estimations « prudentes ». C’est en ces termes que le Comité d’organisation de JO Paris 2024 a parlé de ces estimations chiffrées de l’impact économique qui pourrait être généré en France si Paris devenait la ville hôte des Jeux Olympiques et Para-olympiques de 2024. L’étude réalisée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES), une structure spécialisée installée à Limoges qui avait déjà planché sur la Coupe du Monde de rugby 2007 et l’Euro 2016 a calculé que cet impact économique se situerait dans une échelle comprise entre 5,3 milliards d’euros et 10,7 milliards, avec un scénario médian de 8,1 milliards d’euros. Plusieurs secteurs seront particulièrement concernés par les JO. La construction devrait avoir le plus faible impact estimé entre 1 à 1,8 milliard d’euros. Ceci s’explique parce que Paris peut d’ores-et-déjà s’appuyer sur un très grand nombre d’infrastructures sportives. Il est seulement prévu la rénovation du Stade de France et la réalisation d’un centre nautique, du village olympique et du centre de presse prévus en Seine-Saint-Denis. Dans leur calcul, les auteurs de l’étude ne prennent pas en compte tout ce qui concerne les infrastructures de transport qui seront réalisées d’ici 2024. Le tourisme ensuite représenterait entre 27 % et 35 % des retombées économiques, soit entre 1,4 et 3,5 milliards d’euros. L’impact sera le plus fort au moment des Jeux mais il pourrait se poursuivre après, notamment dans le tourisme d’affaires et ce même si Paris et la France sont déjà des destinations touristiques reconnues. Mais l’impact sera le plus fort avec les dépenses d’organisation qui sont chiffrées entre 2,9 et 5,4 milliards d’euros. Il s’agit des dépenses des différents partenaires de l’événement : les sponsors, les collectivités, la billetterie mais aussi la contribution du Comité international olympique qui financera directement l’événement à hauteur de 1,5 milliard d’euros (avec les droits TV et les recettes du marketing).
L’étude estime que l’organisation des Jeux à Paris pourrait permettre la création de 119 000 à 247 000 emplois, essentiellement des emplois temporaires mais dont certains pourraient être pérennisés dans le domaine du tourisme et de la construction.
Enfin, l’étude n’oublie pas l’impact social et sociétal des Jeux (pratique sportive, rééquilibrage des territoires en faveur de la Seine-Saint-Denis notamment et promotion internationale du Grand Paris).

 

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