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De la “méfiance” pour la classe politique

Les Français sont partagés. Tout en exprimant une véritable appétence pour la chose publique, ils déclarent dans le même temps avoir de plus en plus de mal avec le personnel politique. C’est ce que révèle le dernier baromètre de la confiance du Cevipof. Et encore l’affaire du Penelope gate ne faisait pas encore la une des médias au moment où a été réalisée l’enquête.

Réalisée la deuxième quinzaine de décembre auprès d’un échantillon de plus de 2000 personnes, l’étude révèle un état général des Français empreint de morosité, de lassitude voire même de méfiance. Le moral n’est pas au beau fixe. Et dans cette ambiance générale de déprime, les institutions, la classe politique en prennent pour leur grade. Si les Français reconnaissent s’intéresser majoritairement à la politique (56 %), ils sont cependant 89 % à estimer que les responsables politiques ne se préoccupent pas « de ce que pensent les gens comme nous ». Le jugement des Français est sans appel, ils n’hésitent même plus à dire que la démocratie en France ne fonctionne pas bien (70 %) selon eux. Les acteurs politiques font les frais de ce sentiment de défiance. 81 % des sondés ont des sentiments négatifs lorsqu’on leur demande ce qu’ils éprouvent quand ils pensent à la politique. 40 % sont « méfiants », 28 % ont du « dégoût », 10 % parlent « d’ennui » et même 3 % en ont « peur ». Qu’attendent-ils des politiques (qu’ils estiment plutôt corrompus à 75 %) ? Qu’ils soient d’abord honnêtes (54 %), qu’ils tiennent leurs promesses (40 %), qu’ils soient à la hauteur de leur fonction (37 %), qu’ils connaissent bien leur dossier (25 %), qu’ils soient proches des gens comme nous (17 %). A noter encore que 77 % des Français estiment que « les hommes politiques élus aideraient davantage le pays s’ils cessaient de parler et s’ils prenaient simplement des mesures sur les problèmes importants » et 46 % pensent que « notre gouvernement fonctionnerait mieux si les décisions étaient prises par des experts non-élus et indépendants plutôt que par des hommes politiques ou par des citoyens ». On en est arrivé à un point tel que 48 % des sondés jugent que la démocratie fonctionnerait même mieux en France si les députés étaient en fait des citoyens tirés au sort. Encore plus fort, 17 % d’entre eux aspirent à ce que « l’armée dirige le pays » et 49 % que la France ait à sa tête « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections »

 

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