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Attractivité : Paris, retour gagnant ?

Paris compte bien profiter du Brexit pour attirer davantage d’entreprises et de sièges sociaux sur son sol. Pour tenter de faire la différence avec d’autres villes européennes également en lice, Manuel Valls a inauguré, le 3 novembre, le « Choose Paris Region », guichet unique pour faciliter les démarches des investisseurs étrangers à Paris et en Île-de-France. L’objectif est d’affirmer Paris et sa région comme choix naturel pour les entreprises qui cherchent une porte d’entrée en Europe. Mais à l’Assemblée, le Gouvernement a eu du mal à obtenir le soutien des parlementaires.

Dans le contexte d’après-Brexit, Paris se pare de ses plus beaux atours pour attirer des entreprises qui pourraient être tentées de quitter Londres – même si cela reste encore à démontrer, Goldman Sachs pencherait pour transférer une partie de ses actifs et de ses opérations à Francfort quand Citigroup délocaliserait 900 emplois à Dublin -. Pour être sûr de pouvoir faire la différence avec d’autres capitales européennes comme Francfort, Amsterdam, Luxembourg ou Dublin, Paris, déjà dotée d’infrastructures de qualité et d’une main-d’œuvre qualifiée, a décidé de mettre le paquet en instaurant un « guichet unique » pour faciliter les démarches des investisseurs étrangers à Paris et en Île-de-France. C’est ce guichet unique « Choose Paris Region – Welcom to greater Paris » que Manuel Valls, alors Premier ministre, est venu inaugurer le 3 novembre dernier en compagnie de la maire de Paris PS Anne Hidalgo, de la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, du président LR de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier, et de la Secrétaire d’État au Numérique et à l’Innovation, Axelle Lemaire.

Des exonérations qui coûtent cher

Le lancement s’est fait dans les locaux de l’agence Paris Région entreprises, dirigée par Robin Rivaton (voir ci-contre). Les Chambres de commerce et Business France étaient également de la partie. L’idée est de proposer aux entreprises étrangères qui s’installent en région parisienne d’avoir un interlocuteur unique pour faciliter toutes leurs démarches, car comme le rappelait fort opportunément le Premier ministre, « la complexité, c’est souvent le premier ennemi de l’attractivité ! ». « J’ai voulu une nouvelle méthode de travail avec les régions, pour que tout le monde tire dans le même sens en matière de croissance et d’emploi » expliquait encore Manuel Valls.

Concrètement, ce guichet unique permettra aux entreprises d’être épaulées dans la recherche de locaux et bénéficieront de conseils pour maîtriser les questions de fiscalité. Les salariés seront également accompagnés dans leurs démarches administratives (visas, emploi du conjoint, crèches). Ainsi par exemple, concernant la scolarisation des enfants, « une cartographie des sections internationales sera disponible » et pour répondre aux besoins « nous ouvrirons autant de ces sections que nécessaire » précisait le Premier ministre. Enfin, pour ceux qui s’installeront en France, il leur sera permis de bénéficier du régime fiscal pour « impatriés », le plus favorable d’Europe assure Matignon. Une disposition du projet de loi de finances actuellement examiné au Parlement prévoit que cette prime d’impatriation soit exonérée de taxe sur les salaires, assortie d’un abattement d’impôt sur le revenu des salariés venant de l’étranger soit applicable 8 ans, contre 5 ans aujourd’hui. Reste que la mesure a eu du mal à être adoptée par les députés. Pour la rapporteure socialiste du Budget, Valérie Rabault, ces exonérations coûtent trop cher. Elle les estime à 165 millions aujourd’hui et à 300 millions à terme avec les dispositions du PLF 2017.

« Il reste encore beaucoup à faire »

Pour le Gouvernement, ce guichet unique s’inscrit pourtant dans une politique d’attractivité « volontariste », menée par l’État et l’ensemble des acteurs publics de Paris et de l’Île-de-France. « Il complète, également, poursuit Matignon toute une série de mesures qui visent à baisser le coût du travail, à réformer le marché du travail et à soutenir l’innovation et l’investissement ».

A l’Assemblée encore, plusieurs députés, de droite comme de gauche, n’ont pas vu les choses de la même manière. Ils ont même cherché à développer des mesures qui pourraient être perçues comme contraignantes et peu accueillantes par les investisseurs étrangers. Les députés de gauche ont ainsi décidé d’élargir la taxe sur les transactions financières aux opérations journalières, les « intraday ». Et alors que le Gouvernement cherche à mettre en œuvre un système fiscal avantageux pour la distribution d’actions gratuites, les mêmes députés sont revenus sur cette mesure. Des prises de position qui n’ont pas été du goût du Ministre des Finances, Michel Sapin qui lors de la reprise de la discussion le 17 novembre dernier, leur a demandé « de réfléchir à nouveau ». « Il faut que les parlementaires réalisent que disposer d’outils attractifs pour permettre l’implantation d’activités nouvelles en France relève de l’intérêt général » leur a-t-il précisé via un entretien aux Echos.

« Les investissements, la croissance, la création d’emplois repartent dans notre pays. C’est une très bonne chose… mais il reste encore beaucoup à faire ! Nous devons poursuivre, persévérer. C’est comme cela que l’on obtient des résultats » a pour sa part réaffirmé Manuel Valls qui se félicitait justement des statistiques qui tendent à montrer que la France « est de plus en plus attractive ».

74 % des investisseurs étrangers jugent la France attractive

En 2015, 962 décisions d’investissements de sociétés étrangères ont permis de créer 34 000 emplois, soit une progression de 27 % par rapport à 2014. Selon une étude de Business France, 74 % des investisseurs étrangers jugent la France attractive (65 % en 2014).

« Nous avons face à nous des concurrents européens de haut niveau. Mais la France a toutes ses chances pour convaincre. Elle a tant d’atouts ! Il faut les revendiquer ! Choisissez Paris et sa région ! Venez investir en France ! L’équipe France est prête à les accueillir, à accueillir tous ceux qui veulent créer, innover, et produire des richesses dans notre beau pays » concluait un Premier ministre enthousiaste. 

 

La 1ère région économique européenne
Forte de ses 12 millions d’habitants, de ses 944 000 entreprises et de ses 646 000 étudiants, l’Île-de-France représente 4,6 % du PIB de l’UE, ce qui en fait la 1ère région économique européenne. Evalué à 640 milliards d’euros, le PIB de la région est équivalent à celui des Pays-Bas, et supérieur à celui de la Suisse (source : Paris Region key figures).
Un centre économique tourné vers l’international
La région est à l’origine de 18 % des exportations françaises et reçoit 27 % des importations de la France en 2015. Plus de 11 200 entreprises étrangères sont présentes en Île-de-France et emploient près d’un million de salariés. Situé à 7 km de Paris et 20 km de La Défense, l’Aéroport du Bourget est le premier aéroport d’affaires d’Europe.
Une métropole connectée au monde
Paris est reliée au monde par 225 vols quotidiens directs vers des villes hors d’Europe, 700 vols quotidiens vers les métropoles européennes, et par des lignes de trains à grande vitesse vers Londres, Bruxelles, Amsterdam, Munich et Francfort. Au total, ce sont plus de 500 millions de consommateurs accessibles à 2 heures d’avion.
1ère place financière de la zone euro…
Avec plus de 800 000 emplois directs, et 400 000 emplois indirects, l’industrie financière est au cœur de l’économie française. Elle pèse plus de 4 % du PIB et est le 3ème secteur d’Île-de-France en termes d’emplois. Quatre banques françaises figurent dans le top 10 européen, dont deux sur le podium : BNP Paribas (2ème) et Crédit Agricole (3ème). Première bourse d’actions de la zone euro, Euronext représente 40 % de la capitalisation boursière de la zone euro. Leader en Europe sur les marchés actions et d’obligations d’entreprises.
1er parc de bureaux d’Europe
L’Île-de-France est le premier parc immobilier d’entreprises en Europe avec près de 53 millions de m2 de bureaux. Avec 3 millions de m2 de bureaux, 3 600 entreprises et 180 000 salariés, le quartier de la Défense est le 1er quartier d’affaires européen.
Paris moins chère que Londres et Berlin pour les entreprises
Paris se positionne au 7ème rang européen du classement des coûts d’exploitation pour les entreprises, devant Berlin (8ème), Francfort (9ème) et Londres (10ème), selon une analyse comparative des coûts, réalisée par le cabinet KPMG. Le loyer pour un bureau est 2,4 fois plus élevé dans le centre de Londres que dans le centre de Paris.
3ème destination mondiale pour les sièges des grands groupes internationaux
• 29 des 500 entreprises listées dans le classement Forbes Fortune Global 500 ont leur siège en Île-de-France, ce qui place la région au 3ème rang mondial, derrière Pékin et Tokyo, et au 1er rang européen.
2ème métropole la plus attractive d’Europe pour les investisseurs étrangers
Selon l’édition 2016 du Global Cities Investment Monitor, l’Île-de-France est la 2ème métropole la plus attractive d’Europe pour les investisseurs étrangers, après Londres.
1er pôle de R&D d’Europe
Avec plus de 155 000 chercheurs et personnels de recherche, l’Île-de-France est la région d’Europe qui compte le nombre de personnes impliquées dans la recherche et le développement le plus élevé. Elle est aussi leader en termes de dépenses de R&D (18,7 milliards d’euros en 2013), devant Stuttgart.

 

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