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En Algérie aussi…

Dans un entretien à la télévision publique fin décembre, le Chef du gouvernement Abdelmalek Sellal a cherché à rassurer les Algériens sur le contexte économique national et sur les perspectives à venir dans une période tendue de fluctuation de la rente pétrolière.

Dans la foulée de l’adoption de la loi de finances 2017 par le Parlement algérien, le Premier ministre s’est voulu rassurant. « Tous les indicateurs macroéconomiques montrent qu’on maîtrise les choses pour que les Algériennes et les Algériens soient tranquilles. Dans beaucoup de domaines, il y a une amélioration » a expliqué à la télévision publique Abdelmalek Sellal. Une explication de texte qui était visiblement nécessaire alors que le peuple algérien dit craindre une dégradation de ses conditions de vie. Après deux ans de chute du prix du baril passé de 100 dollars à moins de 50 dollars, l’Algérie a perdu 70 % de ses revenus pétroliers, principale ressource du pays. Face à cette situation, le gouvernement algérien a choisi de répondre par un budget 2017 marqué par des mesures d’économie et des hausses de prix. Et par une volonté affichée de diversification de son économie trop liée à l’or noir. Au cours de son entretien télévisé Abdelmalek Sellal a été très clair : « les gens se sont habitués à la rente ». Sans évidemment nier la place majeure du pétrole dans le développement économique du pays, le Chef du gouvernement a tenu à rappeler qu’« il ne peut pas être la source du développement ». « A l’avenir, et dès la prochaine année 2017, insiste Abdelmalek Sellal, les hydrocarbures ne seront plus considérés comme étant la principale ressource du développement du pays, tant il est vrai que la nouvelle orientation préconisée est essentiellement basée sur la dynamisation des autres secteurs ». « L’Algérie dispose de multiples opportunités d’opérer un changement efficient de notre modèle de développement économique sans que l’on remette en question les acquis sociaux consacrés jusque-là » a insisté le Premier ministre. « La stratégie des pouvoirs publics à l’horizon 2019 est claire et consistera à faire en sorte que le pétrole ne constitue plus l’unique source de richesse. Nous aspirons à changer de modèle économique et à diversifier l’économie nationale ». Confiant, le Chef du gouvernement a écarté toute mesure d’austérité « synonyme de pauvreté » pour une rationalisation des dépenses, « c’est à ce niveau que réside la subsistance de notre stratégie ». Pour autant et au-delà du discours et de la réduction du budget d’investissement et de fonctionnement, le budget 2017 algérien risque de ne pas épargner la population. Il est notamment prévu une hausse de la TVA de deux points sur plusieurs catégories de produits. Les taxes sur le foncier et l’immobilier vont augmenter comme la taxe intérieure de consommation (TIC) pour les tabacs et les alcools. Le budget 2017 est basé sur une prévision de croissance de 3,9 % et des recettes globales de 46 milliards d’euros en 2017 pour 56 milliards d’euros de dépenses. 

 

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