Print this page

L'Observatoire de la Côte Aquitaine établit de nouvelles projections en matière d'érosion

Par Nicolas Bernon, ingénieur littoral, Observatoire de la Côte Aquitaine / BRGM

Erosion des plages et des dunes, mouvements de terrain, submersions marines… L’hiver 2013-2014 a, de par son caractère exceptionnel, durement marqué le littoral aquitain. Des reculs de 10 à 20 mètres ont été enregistrés sur certains secteurs, et jusqu’à 40 mètres sur les plages de Soulac-sur-Mer dans le Médoc. Les projections de recul du trait de côte à l’horizon de 2040, établies dans un précédent rapport publié en 2011 par l’Observatoire de la Côte Aquitaine, ont ainsi été dépassées à la suite de cette succession exceptionnelle de tempêtes.

Aujourd’hui, l’Observatoire de la Côte Aquitaine publie une nouvelle projection de l’érosion du littoral aquitain, depuis l’estuaire de la Gironde au Nord, jusqu’à la Bidassoa au Sud (270 km), en vue d’analyser les possibles positions futures du trait de côte. Le rapport 2016 répond à un besoin d’actualiser la connaissance notamment à la suite des tempêtes 2013-2014, dont les impacts ont modifié la compréhension de l’aléa érosion. Il permet également de contribuer à l’actualisation de la stratégie régionale de gestion de la bande côtière, animée par le GIP Littoral Aquitain.

Vers un recul de la côte sableuse de respectivement 20 et 50 m en 2025 et 2050

Alors que le précédent rapport de 2011 cartographiait l’évolution du trait de côte aux horizons 2020 et 2040, celui de 2016 établit des projections pour 2025 et 2050. L’étude précédente avançait un taux d’érosion du trait de côte de 1 à 3 m/an sur la côte sableuse. Aujourd’hui, la dernière actualisation conclut à une hausse globale de ces valeurs, et fait état de reculs moyens de 2,5 m/an en Gironde et de 1,7 m/an dans les Landes.

Sur la côte sableuse (de la Pointe du Médoc à l’embouchure de l’Adour), l’érosion chronique ainsi estimée est de l’ordre de 20 et 50 mètres en moyenne pour les horizons 2025 et 2050 respectivement, à laquelle s’ajoute un recul lié à un événement majeur en général de l’ordre de 20 mètres.

Les reculs sont moins conséquents sur la côte rocheuse (de l’embouchure de l’Adour à celle de la Bidassoa). Le taux d’évolution est aujourd’hui en moyenne de 25 cm par an. Aux horizons 2025 et 2050, les valeurs moyennes de recul sur les secteurs rocheux sont respectivement de l’ordre de 10 m et 27 m en incluant un événement de mouvement de terrain majeur.

Ce rapport apporte de nouvelles valeurs relatives à l’érosion de la côte de l’ex-région Aquitaine et a été réalisé de manière à être en cohérence avec les 7 stratégies locales de gestion de la bande côtière en

cours : Nord Médoc, Lacanau, Passes du bassin d’Arcachon, Mimizan, Capbreton, les agglomérations Côte basque Adour et Sud Pays basque. Celles-ci sont menées par les collectivités concernées, avec l’aide du GIP Littoral Aquitain, dans le cadre de la stratégie régionale.

Quel état pour les plages au début de l’hiver

Le paysage côtier de l’ex-région Aquitaine fut fortement impacté pendant l’hiver 2013-2014 : recul du trait de côte, abaissement des plages, dégradation des ouvrages… L’hiver 2014-2015 fut plus clément et permit aux plages de se ré-engraisser progressivement. Aujourd’hui, à la sortie de l’été 2016 et au début de l’hiver 2016-2017, l’état des plages du littoral de l’ex-Aquitaine n’est pas alarmant ; aucune érosion anormale n’est à déclarer. 

 

A propos de l’Observatoire de la Côte Aquitaine
Véritable réseau d’experts au service du littoral, l’Observatoire de la Côte Aquitaine est chargé de suivre l’érosion et la submersion sur le littoral régional. Le BRGM ainsi que l’ONF sont les porteurs techniques du projet, financé par l’Europe (FEDER), l’État, la Région Nouvelle-Aquitaine, les départements de la Gironde, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (SIBA).
Le rôle de l’Observatoire est de mettre au service de l’ensemble des acteurs du littoral un outil scientifique et technique d’aide à la décision, à la gestion et à la prévention des risques côtiers.

 

2656 K2_VIEWS