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Législatives 2017 : un quart des députés socialistes ne se représentera pas

Conséquence de la loi sur le cumul des mandats, peur de l’échec, impopularité du chef de l’Etat et du Gouvernement, envie de passer à autre chose, âge de la retraite, décision personnelle plus que politique… les raisons invoquées pour ne pas briguer de nouveau mandat sont multiples mais le résultat est là, plus d’un quart des députés socialistes a annoncé qu’il ne se représenterait pas en 2017.

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux ne se cache pas derrière son petit doigt et reconnaît sans difficulté qu’il y a « aujourd’hui grosso-modo un bon quart du groupe qui ne se représenterait pas en l’ayant fait savoir ». Le groupe PS à l’Assemblée, c’est 289 députés dont 13 apparentés, un quart, cela revient à dire qu’au moins 70 élus ont décidé de jeter l’éponge pour les législatives du 11 et 18 juin 2017. Mais il n’y a pas là de quoi s’inquiéter, tout est sous contrôle. « Peut-être y’en a-t-il un peu plus que d’habitude » admet Bruno Le Roux, mais « si tout allait très bien, le nombre ne serait pas forcément très différent » assure-t-il. « Je n’en vois pas qui s’arrêteraient parce qu’ils ont peur de perdre » enchaîne Christophe Borgel, le Secrétaire national chargé du pôle « Animation, élections et vie du Parti » au PS, « on arrive à une fin de génération ». Il est vrai que sur ces députés qui renoncent, une bonne quarantaine à plus de 70 ans. Les raisons évoquées seraient plus personnelles que politiques explique-t-on au parti socialiste. Certains décrochent parce qu’ils estiment avoir fait leur temps comme député après plusieurs mandats successifs, tandis que d’autres sont confrontés à la loi sur le cumul des mandats qui s’appliquera à compter de 2017 et qui interdit d’être député et maire, maire-adjoint, président ou vice-président de collectivité territoriale. En coulisse et sur le terrain, loin de Paris, les langues se délient plus facilement. Plusieurs députés, un brin amers reprochent au gouvernement un manque de communication et une absence de pédagogie qui se payera dans les urnes. Parmi ceux qui renoncent, plusieurs redoutent une élection compliquée si ce n’est perdue d’avance, mais aucun ne le dira de cette manière. Selon Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’OpinionWay, interrogé par l’AFP, dans « un nombre important de circonscriptions, la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour », de 170 à 230 suivant le niveau de participation. Pour autant, il ne voit pas les législatives de 2017 comme celles de 1993 qui avaient été une gifle pour le parti socialiste qui n’avait pu conserver que 57 députés PS (contre 263 en fin de législature précédente).

Alors au final, au Parti socialiste on se rassure comme on peut en invoquant un modèle de député qui est derrière nous. Parce que la société évolue, la vie évolue, il faut que l’Assemblée nationale soit plus représentative de l’ensemble des Français, veut croire la rue de Solférino. Ces départs, assure-t-on au parti, socialiste, devraient permettre un renouvellement du « portrait-robot » du député : moins masculin, moins blanc, moins âgé et qui enchaînera peut-être moins de mandats… Rien n’est moins sûr. 

 

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