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Le médicament n'est pas un bonbon

L’ancienne cancérologue et ancienne ministre chargée des Personnes âgées, la députée Michèle Delaunay s’insurge contre les goûts aromatisés donnés à certains médicaments.

Michèle Delaunay s’inquiète d’une pratique qui tend à se développer depuis plusieurs mois d’aromatisation de médicaments pour enfants mais aussi pour adultes, accessibles sans ordonnance. L’ancienne cancérologue s’est penchée sur le sujet après avoir été alertée par le président de la Chambre syndicale des pharmaciens d’Aquitaine inquiet de la multiplication de ces médicaments. Elle a aussitôt écrit à la Ministre de la Santé Marisol Touraine pour la mettre en garde à son tour contre une pratique qui, à terme, banaliserait la consommation de médicaments aux saveurs différentes comme l’Efferalgan « capuccino » ; le Fervex « framboise » ; ou le Smecta « fraise ». « S’il peut être pertinent de donner une saveur agréable pour les enfants en bas âge pour parvenir à les traiter, il n’est en revanche pas souhaitable que des médicaments pour enfants et adultes, deviennent un produit de consommation marketing avec un choix de goûts et de saveurs innovants et « à la carte » » explique-t-elle. L’élue en appelle à la responsabilité des industriels pour « qu’ils cessent de développer des produits qui ont pour seul objet de séduire des consommateurs en dehors du seul effet thérapeutique ». Michèle Delaunay redoute en effet que dans la pratique quotidienne, ce goût attrayant puisse entraîner, pour les plus jeunes, « une surconsommation qui peut être dangereuse ». « A partir de deux grammes chez un enfant et de quatre grammes chez un adulte, on peut avoir une toxicité très importante. Si le poids est dépassé, il peut y avoir des décès » tient-elle à rappeler. L’ancienne ministre a d’ores-et-déjà annoncé qu’elle se saisirait de cette question dans le cadre du PLFSS pour 2017 dont elle est la Rapporteure, en vue de mieux encadrer et réglementer ces pratiques avec notamment une meilleure information sur les emballages. « Le médicament doit être présenté comme tel, ce n’est pas un paquet de bonbons » conclut-elle. 

 

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