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Cinéma : Judith Godrèche demande la création d’une commission d’enquête

Auditionnée le 29 février par la délégation aux droits des femmes du Sénat, et le 14 mars par la délégation parlementaire aux droits des enfants associée à celle aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, l’actrice Judith Godrèche devenue en peu de temps la figure de proue de la lutte contre les violences sexuelles dans le milieu du cinéma depuis son dépôt de plaintes contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon (qui restent aujourd’hui présumés innocents), a demandé la création d’une commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma, « sur le droit du travail dans le monde du cinéma et en particulier sur les risques pour les femmes et les enfants ».

Devant les sénateurs et les députés, l’actrice a pointé d’un doigt aujourd’hui accusateur « cette famille incestueuse du cinéma [qui] n’est que le reflet de toutes ces familles ». « Je ne suis pas allée à l’école très longtemps mais je sais, que lorsqu’un réalisateur se vante de se nourrir de l’histoire intime des enfants, « glamourise » le viol ou l’inceste, dévalorise la possibilité du « non », il y a un problème. Que faisaient les érudits, les savants, les journalistes, les directeurs de cinémathèques et autres filmothèques, les ministres de la Culture, les festivals, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), pendant tout ce temps ? » a-t-elle encore lancé aux députés. Judith Godrèche a aussi exprimé le souhait de voir « imposer un référent neutre sur les tournages avec un mineur, un référent qui n’est pas payé par la production, qui est formé », afin « qu’un enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage », avec « un système de contrôle plus efficace ». Elle demande également « un coach d’intimité pour les scènes qui impliquent un caractère sexuel ».

Mais pour que ces prescriptions soient mises en œuvre, pour l’actrice « il est important d’avoir à la tête du CNC quelqu’un d’irréprochable car cette industrie est malade » a-t-elle fini par dire visant sans le citer Dominique Boutonnat, l’actuel président du CNC mis en cause dans une affaire d’agression sexuelle présumée sur son filleul de 21 ans – des accusations qu’il conteste. L’affaire sera jugée en juin. 

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