Devant les sénateurs et les députés, l’actrice a pointé d’un doigt aujourd’hui accusateur « cette famille incestueuse du cinéma [qui] n’est que le reflet de toutes ces familles ». « Je ne suis pas allée à l’école très longtemps mais je sais, que lorsqu’un réalisateur se vante de se nourrir de l’histoire intime des enfants, « glamourise » le viol ou l’inceste, dévalorise la possibilité du « non », il y a un problème. Que faisaient les érudits, les savants, les journalistes, les directeurs de cinémathèques et autres filmothèques, les ministres de la Culture, les festivals, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), pendant tout ce temps ? » a-t-elle encore lancé aux députés. Judith Godrèche a aussi exprimé le souhait de voir « imposer un référent neutre sur les tournages avec un mineur, un référent qui n’est pas payé par la production, qui est formé », afin « qu’un enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage », avec « un système de contrôle plus efficace ». Elle demande également « un coach d’intimité pour les scènes qui impliquent un caractère sexuel ».
Mais pour que ces prescriptions soient mises en œuvre, pour l’actrice « il est important d’avoir à la tête du CNC quelqu’un d’irréprochable car cette industrie est malade » a-t-elle fini par dire visant sans le citer Dominique Boutonnat, l’actuel président du CNC mis en cause dans une affaire d’agression sexuelle présumée sur son filleul de 21 ans – des accusations qu’il conteste. L’affaire sera jugée en juin. ■