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Les coûts du bruit

La pollution sonore est nocive, autant ou presque que la pollution atmosphérique. Elle a surtout un coût pour la société non négligeable. Dans la version francilienne de l’étude nationale portant sur l’évaluation du coût social du bruit en France, l’association Bruitparif chiffre le coût total des nuisances sonores en Île-de-France à 16,2 milliards d’euros annuels.

Le Conseil national du Bruit et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) chiffrent le coût social du bruit au niveau national à 57 Mds e par an. Une somme astronomique et des conséquences souvent sous-estimées. Conduite par l’association Bruitparif, créée en 2004 à l’initiative du Conseil régional, son évaluation au niveau de l’Île-de-France établit que les coûts occasionnés par les bruits (coûts des impacts sanitaires, coûts de dépréciation immobilière ou pertes de productivité au travail) sont de l’ordre de 16,7 Mds e par an, « une facture qui apparaît comme très lourde ». « Bien que reposant parfois sur des estimations qui mériteraient d’être affinées, ces travaux permettent pour la première fois d’évaluer l’ordre de grandeur du coût social du bruit en Île-de-France, en tenant compte de la diversité des expositions et de leurs effets » explique l’association.

Dépréciations immobilières : 2,2 milliards d’euros par an

Dans le détail cette évaluation permet de montrer que les coûts occasionnés par les bruits liés aux transports représentent 6,9 milliards d’euros par an, soit exactement le tiers du coût estimé des bruits des transports pour la France entière (20,6 Mds e par an). En Île-de-France, 9 millions de personnes sont ainsi significativement exposées au bruit des transports, dont 3,4 millions fortement. « Les coûts associés correspondent, pour 58 % d’entre eux, soit pour 4 Mds e par an, à la valorisation économique des quelque 77 000 années de vie en bonne santé perdues chaque année du fait des troubles du sommeil, de la gêne ou des risques cardiovasculaires accrus, et pour la partie restante (42 %) aux coûts engendrés par les dépréciations immobilières (2,2 Mds e par an), les pertes induites de productivité (600 Me par an) et les troubles de l’apprentissage (100 Me par an) » précise encore l’étude.

Des pertes de productivité élevées

Autre enjeu, celui de l’exposition au bruit en milieu professionnel. Son coût est estimé à 4,3 Mds e d’euros par an (22 % du coût pour la France entière). Les conséquences comprennent la surdité professionnelle et le coût des accidents du travail liés au bruit (masquage des signaux d’alerte, détournement d’attention), de l’ordre de 300 Me par an. La perte de productivité (baisse de performance dans les tâches cognitives, dégradation de la satisfaction au travail, perte de concentration) représente pour les entreprises « un coût très élevé » de l’ordre de 4 Mds e par an. Le coût social du bruit en salle de classe (troubles de l’apprentissage, décrochage scolaire) est estimé à 1,3 Md e par an (21 % des coûts nationaux). Enfin, l’étude révèle que le coût des impacts sanitaires des bruits de voisinage, qui figurent comme la source de gêne sonore citée prioritairement par 44 % par les Franciliens contre 48 % pour le bruit des transports, « a pour la première fois pu être estimé à titre indicatif à 3,7 Mds e par an, soit 32 % des coûts nationaux »

 

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