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Panorama du Grand Est

La Région Grand Est qui regroupe 10 départements s’étend sur 57 441 km2. Elle est limitrophe de 4 pays. Au 1er janvier 2018, sa population est de 5,6 millions d’habitants.

Territoire. Région administrative française résultant de la fusion des anciennes régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, la région Grand Est s’étend sur 57 441 km2. Elle se compose de dix départements : Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Collectivité européenne d’Alsace (Haut-Rhin et Bas Rhin), Vosges.

Profondément européenne, la Région Grand Est partage 750 kilomètres de frontières communes avec quatre pays européens : au nord avec la Belgique et le Luxembourg, avec l’Allemagne au nord-est et à l’est et avec la Suisse au sud-est. Cet aspect transfrontalier est sans aucun doute un réel atout pour la Région. Situé entre le Bassin parisien à l’ouest et le bassin rhénan à l’est, le Grand Est voisine avec la région Bourgogne-Franche-Comté au Sud et l’Île-de-France et les Hauts-de-France à l’ouest. A l’est, le Grand Est est bordé par le Rhin, axe de communication européen majeur - la Région est également arrosée par la Meuse, la Moselle, la Meurthe, la Marne, la Saône et l’Ill.

Le principal massif est celui des Vosges situé entre la Lorraine et l’Alsace. Son point culminant qui est aussi celui de la région est le Grand Ballon avec 1 424 mètres. Deux autres massifs moins élevés sont le Jura alsacien qui culmine à 816 mètres et la partie méridionale du massif ardennais et ses 504 mètres.

La Région se distingue encore par la richesse de ses espaces naturels remarquables avec 6 Parcs naturels Régionaux (3 en Champagne-Ardenne, 1 en Lorraine et 2 en Alsace) qui couvrent 15 % du territoire et 25 Réserves naturelles régionales (10 en Alsace, 9 en Champagne-Ardenne et 6 en Lorraine).

Territoire plutôt rural avec 5 132 communes dont 90 % comptent moins de 2000 habitants, le territoire n’en compte pas moins cinq grandes agglomérations de plus de 250 000 habitants se répartissent sur l’ensemble du territoire en concentrant une grand part des activités économiques, administratives et culturelles du Grand Est : Strasbourg Eurométropole qui accueille également plusieurs institutions européennes et internationales ; le Grand Reims, Mulhouse-Alsace Agglomération, le Grand Nancy et Metz métropole. D’autres agglomérations de moindre importance mais de plus de 100 000 habitants ont aussi leur place à jouer dans la structuration du territoire comme Troyes-Champagne Métropole et la Communauté d’Agglomération Porte de France-Thionville mais aussi la CA Ardenne métropole autour de Charleville-Mézières, Colmar agglomération ou Forbach Porte de France ou encore Cité en Champagne.

La région Grand Est qui regroupe les régions culturelles d’Alsace, de Lorraine et de Champagne a le cœur qui balance entre deux traditions, l’une latine et l’autre germanique. Autre trait singulier le cas de l’Alsace-Lorraine qui bénéficie d’un droit local spécifique qui se substitue au droit français dans certains domaines.

Démographie. Au 1er janvier 2020, 5 562 700 personnes habitent le Grand Est, soit 8 000 de plus qu’en 2014. L’Insee précise que la population stagne dans le Grand Est, alors qu’elle progresse en France de 0,3 % en moyenne par an entre 2014 et 2020. Le Bas-Rhin, suivi du Haut-Rhin, de l’Aube et de la Moselle sont les seuls départements du Grand Est qui gagnent des habitants. Le solde migratoire et le solde naturel sont quasi nuls. Le taux de fécondité figure parmi les plus faibles de France, tandis que la région se situe dans la moyenne pour le vieillissement de la population.

En 2020, la moitié de la population du Grand Est vit dans une commune de moins de 5 000 habitants (4 952 communes, soit 96,7 % de l’ensemble des communes). Les communes de moins de 500 habitants comme celles comprises entre 20 000 et 50 000 habitants voient leur population diminuer. Dans les autres communes, le nombre d’habitants est stable ou augmente légèrement. Parmi les sept communes de plus 50 000 habitants, quatre gagnent des habitants : Strasbourg, Troyes, Metz et Nancy indique l’Insee. Avec 290 576 habitants au 1er janvier 2020, Strasbourg est la huitième ville la plus peuplée de France, derrière Montpellier, mais devant Bordeaux et Lille. « Elle fait partie des villes les plus dynamiques du Grand Est : entre 2014 et 2020, elle gagne en moyenne chaque année 2 400 habitants, soit un accroissement de la population de 0,9 % par an. Ce dynamisme démographique est encore plus fort dans les plus grandes villes de la banlieue strasbourgeoise : la population progresse de 2,0 % par an à Lingolsheim et de 1,4 % à Schiltigheim ».

Mobilités. Carrefour d’échanges entre l’Europe et les régions métropolitaines, la Région Grand Est s’appuie sur différents modes de transport.

Le Grand Est est accessible par les airs avec l’« EuroAirport Basel-Mulhouse-Freiburg », situé à la frontière franco-suisse. Avant la pandémie, l’aéroport avait vu passer 9,1 millions de passagers avant de chuter à 2,6 millions de voyageurs en 2020. En 2021, le nombre de voyageurs était passé à 3,6 millions. Après une année 2022 satisfaisante avec 7 millions de passagers (+94 % par rapport à 2021 mais à une baisse de 23 % par rapport à 2019), les responsables de l’Euroairport table sur 7,4 millions pour 2023. Par ailleurs au-delà de l’activité passagers, le fret permet également à l’Aéroport de Bâle-Mulhouse de jouer un rôle stratégique au service de l’économie régionale. Le fret se divise en deux grands segments : le fret général (fret tout cargo et fret camionné) et le fret express. En dépit d’une légère baisse du volume de fret de 4,2 % à 114 320 tonnes (année précédente : 119 300 tonnes, 2019 : 106 075 tonnes), le DAS fret a conforté sa position en 2022. La baisse a été de 7 % pour le fret express (+4,6 %/2019) tandis que le fret général a diminué de 16,3 % au niveau du fret tout cargo et il a augmenté de 4,4 % au niveau du fret camionné.

Le réseau fluvial. Avec plus de 1000 km de rivières et de canaux navigables. La Région Grand Est est la deuxième région fluviale de France. Grâce notamment au Rhin et à la Moselle, la Région peut accéder aux ports d’Anvers et Rotterdam ; et la Seine permet des liaisons fluviales avec l’Ile de France et les ports maritime de Rouen et Le Havre. Sous l’impulsion de la Région et des Voies navigables de France (VNF), 4 ports régionaux sont désormais administrés par des syndicats mixtes (Les Ports Lorrains, l’Europort, le Port Rhénan de Colmar Neuf-Brisach et les Ports du Sud Alsace). La Région souhaite y développer le transport fluvial de marchandises et créer un équilibre entre les différents modes de transports : routier et ferroviaire. L’Objectif est de fluidifier la chaine logistique et de hisser les ports du Grand Est parmi les grandes plateformes multimodales européennes.

Le réseau ferré. La LGV Est européenne est une ligne à grande vitesse française destinée à relier Paris à Strasbourg mais aussi à améliorer les liaisons entre la France, l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg. La ligne s’intègre dans le projet de la magistrale européenne, dont le but est de relier Paris à Budapest par un tracé composé majoritairement de lignes à grande vitesse. La ligne a été construite en deux phases pour limiter les coûts : Le premier tronçon reliant Paris à Baudrecourt a été inauguré en 2007 et le second entre Baudrecourt et Vendenheim en 2016. Le temps de trajet entre Paris et Strasbourg a été réduit de moitié. Le 3 avril 2007 à 13 h 15, la rame d’essai V150 d’Alstom bat le record du monde de vitesse sur rail à 574,8 km/h. Le précédent record officiel enregistré était de 515,3 km/h en mai 1990, sur la LGV Atlantique.

Pour aider les habitants du Grand Est à préserver leur pouvoir d’achat tout en encourageant des solutions de transport moins énergivores, la Région déploie une série d’aides en faveur des mobilités plus durables. Objectif : réduire de 45 % la consommation d’énergie dans le domaine du transport d’ici 2050, de 68 % les émissions des gaz à effet de serre et devenir la 1ère région cyclable de France. La route demeure le mode principal de transport pour les marchandises comme pour les voyageurs, pour le trafic purement interne à la région comme pour le trafic externe. Le Grand Est est également une région fortement concernée par le transport routier international.

Energie. Avec la volonté d’accélérer dans la transition énergétique et « faire avec les ressources locales », la Région mise sur le développement des énergies alternatives. Elle peut déjà s’appuyer sur l’hydro-électricité (principalement en Alsace), l’éolien (Champagne-Ardenne et Meuse), le bois et les agro carburants (principalement en Champagne-Ardenne). Le Grand Est mise encore sur le développement de la bioéconomie avec comme objectif de devenir leader européen. Dans cette optique, la Région a fait le choix d’accompagner le développement de la production et la valorisation des ressources régionales issues de la photosynthèse (biomasses agricoles, sylvicoles, biodéchets ménagers, etc.). Autre piste prometteuse, l’hydrogène vue comme une ressource d’avenir dotée de forts potentiels sur lesquelles le Grand Est a choisi d’investir parce qu’il « offre des potentiels inestimables en faveur du déploiement des énergies renouvelables, du mix énergétique mais aussi des mobilités durables ou encore de l’industrie ».

Après la fermeture de Fessenheim, la Région, pionnière dans l’énergie nucléaire, ne compte plus que 3 centrales nucléaires (Chooz, Nogent sur Marne et Cattenom). Le Grand Est accueille également le projet Cigéo, un futur centre de stockage géologique. 

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