Avec un PIB de 404 milliards d’euros (2020), soit environ 3,0 % du PIB de l’Union européenne des 27, la Grande Région présente un réseau urbain, industriel et rural, source de relations économiques et culturelles riches et permanentes. Cet espace est traversé par des flux continus de travailleurs et de consommateurs transfrontaliers. En 2022, plus de 267 300 personnes ont franchi chaque jour une frontière dans la Grande Région afin de se rendre sur leur lieu de travail situé dans une région voisine, dont 215 600 vers le seul Luxembourg.

Au regard de ces mouvements, la coopération transfrontalière au sein de cet espace constitue une véritable richesse et le pilier fondamental de son développement, tant dans les domaines économique, institutionnel, que sur le plan de la société civile. Son institutionnalisation, il y a près de trente ans, s’illustre tout particulièrement par des aboutissements concrets en matière d’intégration du marché de l’emploi transfrontalier, de formation, de mobilité, de cohésion sociale, de plurilinguisme, de diffusion de la culture et d’interculturalité.

En 1995, la création d’un Sommet de la Grande Région permanent, regroupant les exécutifs politiques de ses entités territoriales a permis d’institutionnaliser la coopération transfrontalière grand-régionale. Cet organe de pilotage stratégique formule les orientations conjointes des politiques communes de la Grande Région. Il est présidé à tour de rôle pendant deux ans par une des régions partenaires qui, au-delà des thématiques structurantes de l’espace de coopération, impulse des thèmes forts de travail pour ses deux années d’exercice. La mise en œuvre de ces résolutions politiques est confiée aux groupes de travail thématiques du Sommet, sous la coordination technique du collège des Représentants personnels du Sommet et avec le soutien du Secrétariat du Sommet de la Grande Région. Le GECT « Secrétariat du Sommet de la Grande Région » créé en 2014 est un instrument au service d’une meilleure coordination de l’activité des groupes de travail et autres instances de la Grande Région. Il assure la continuité entre les présidences de Sommet et est entre autres chargé de la communication des activités du Sommet.

Les Exécutifs du Sommet de la Grande Région se rencontrent au plus haut niveau au moins une fois par an, sur invitation de la présidence en exercice. Tous les deux ans, un autre versant prend le relais. Au début de chaque nouvelle présidence une Déclaration commune est adoptée, afin de formuler les grandes orientations des politiques et initiatives à mettre conjointement en œuvre. Pour ce faire, ils s’appuient sur les avis et recommandations du Comité Economique et Social de la Grande Région (CESGR) et du Conseil Parlementaire Interrégional (CPI) ainsi que sur des outils transfrontaliers transversaux : Système d’Information Géographique de la Grande Région (SIG-GR), Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi (IBA-OIE), Réseau des offices statistiques. Le Comité Economique et social de la Grande Région représente les partenaires sociaux (organisations économiques, sociales et professionnelles) de l’espace de coopération et propose des pistes de réflexions face aux défis inhérents au développement économique, social, culturel et à l’aménagement du territoire de la Grande Région. Le Conseil Parlementaire Interrégional (CPI) constitue l’assemblée parlementaire consultative de la Grande Région. Il est composé de députés sarrois, rhénan-palatins, belges (parlement wallon, Fédération Wallonie-Bruxelles et Communauté germanophone), luxembourgeois et de membres du Conseil Régional Grand Est qui formulent leurs recommandations au Sommet, en tant que représentants des citoyens de la Grande Région.

Le collège des Représentants personnels constitue l’ensemble des représentants délégués des Exécutifs du Sommet qu’ils assistent dans leurs tâches. Il se réunit régulièrement tout au long de l’année, afin d’assurer le pilotage opérationnel de la coopération institutionnelle. Il veille ainsi à la préparation des réunions des Exécutifs du Sommet, la bonne mise en œuvre des décisions politiques et des mandats du Sommet, notamment par les groupes et sous-groupes de travail.

La vingtaine de groupes et sous-groupes de travail thématiques est en charge de la mise en œuvre opérationnelle de la commande politique des Exécutifs du Sommet. Ils rassemblent les représentants des administrations, institutions et établissements de chaque versant de la Grande Région compétents pour leur thématique. Ils y répondent concrètement par la réalisation de projets, l’élaboration d’accords communs, l’organisation de colloques techniques et de conférences ministérielles et l’organisation d’événements et manifestations à destination du grand public. Ils constituent avant tout des plateformes de partage d’information et de bonnes pratiques, ainsi que de coordination entre les administrations des versants partenaires de la Grande Région. Sur cette base, ils peuvent se saisir de sujets et problématiques propres et proposer des initiatives aux Exécutifs du Sommet.

La présidence du XIXème Sommet des Exécutifs est assurée par la Rhénanie-Palatinat en la personne de Malu Dreyer, ministre-présidente de la Rhénanie-Palatinat.

Un programme de travail engagé a été élaboré conjointement par les ministères et services concernés. Le collège des Représentants personnels et les groupes de travail du Sommet, soutenu par le Secrétariat du Sommet de la Grande Région s’attèlent ensemble à la mise en œuvre des mandats contenus dans la Déclaration commune du Sommet et dans le programme de la présidence rhénan-palatine.

« Au-delà des frontières : assurer ensemble notre avenir en Grande Région »

Ce slogan résume l’objectif de la présidence rhénan-palatine du Sommet de la Grande Région dont le programme de travail s’articule autour de trois axes principaux :

1. un approvisionnement énergétique durable et sûr, pour accélérer le développement des énergies renouvelables et préparer le futur entres autres en matière d’hydrogène, afin de garantir ainsi l’approvisionnement énergétique dans la Grande Région.

2. le développement de la coopération en matière de protection civile transfrontalière pour la protection et le bien des habitants de la Grande Région. La coopération dans ce domaine sera renforcée afin de pouvoir efficacement faire face à des situations de danger transfrontalières, tout comme en lien avec des infrastructures critiques.

3. le développement de la mobilité transfrontalière est un défi en Grande Région et constitue aussi une condition préalable à l’atténuation du changement climatique, à une intégration efficace de l’espace économique et à la promotion du marché du travail transfrontalier.

Outre l’énergie, la protection civile et la mobilité, la présidence rhénan-palatine du Sommet veut poursuivre la coopération dans les domaines du marché du travail, de la santé, de la jeunesse, du climat et de l’environnement, de la culture, tout comme de l’agriculture et de la foresterie. ■

Vous trouverez de plus amples informations sur le site Internet de la Grande Région : https://www.granderegion.net/