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Des médecins (bientôt) plus nombreux ?

La fin du numerus clausus décidé par le chef de l’Etat devrait permettre d’améliorer le nombre de médecins dans les territoires. Mais pas tout de suite et pas pour tout le monde.

Au 1er janvier 2023, la France compte 230 000 médecins en activité dont 99 500 médecins généralistes et 130 700 médecins spécialistes. On dénombre également 45 200 chirurgiens-dentistes, 24 600 sages-femmes et 73 400 pharmaciens inscrits à l’Ordre. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier les données de démographie de plusieurs professions médicales et paramédicales au 1er janvier 2023, issues, selon les professions, du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) ou du répertoire Adeli. De ce panorama dressé par la Drees, il ressort que « le nombre de médecins généralistes en activité continue de diminuer (-500 depuis le 1er janvier 2022) tandis que celui des médecins spécialistes continue de croître (+1 300) ». Le nombre de chirurgiens-dentistes et de sages-femmes est également en hausse (+200 et +600, respectivement), et celui de pharmaciens est en léger recul (-200).

En 2021, dans le cadre de la Conférence nationale de santé, la Drees avait déjà réalisé des projections d’effectifs des professions médicales à horizon 2050. Or, si ces projections ont été actualisées pour tenir compte des évolutions les plus récentes de la démographie médicale, le constat reste identique à 2021 reconnaît le service statistique du ministère de la santé. « Sous hypothèses de comportements et de législation constants », le modèle actualisé de projection des effectifs de médecins montre une stagnation des effectifs jusqu’en 2027, avant une hausse assez importante des effectifs de médecins jusqu’en 2050 (+1,7 % de croissance annuelle moyenne des effectifs entre 2030 et 2050). En revanche, compte tenu de l’augmentation et du vieillissement de la population, le modèle montre une diminution de la densité médicale standardisée en France, qui retrouverait son niveau de 2021 seulement vers 2032, puis repartirait à la hausse pour être supérieure de 31 % à la densité actuelle en 2050. Les hypothèses de projection sont basées sur 8 700 étudiants admis et 1 200 diplômés par an à l’étranger.

Pour ce qui est de la densité médicale, les chiffres de la Drees montrent que pour les médecins généralistes, elle s’établit à 160,83 pour 100 000 habitants en 2012 et à 146,6 en 2023. Si ce recul est visible dans tous les départements, la densité devrait connaître ces prochaines années progressivement mais lentement une remontée et devrait retrouver « son niveau de 2021 seulement vers 2032 » avant de repartir à la hausse « pour être supérieure de 31 % à la densité actuelle en 2050 ». La Drees estime ainsi que la densité des médecins généralistes passerait de 135,7 en 2025 à 182,3 en 2050 et pour les spécialistes de 175,3 à 258,1.

Territorialement parlant, toutes les régions ne seraient pas sur un même pied d’égalité : celles déjà sous-dotées le seront encore demain. Paradoxalement et contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Île-de-France, la Picardie et le Centre seront en 2025 moins bien dotés en termes de médecins généralistes, à la différence de l’Aquitaine, la Bretagne et la Provence-Alpes-Côte d’Azur qui seront des territoires correctement dotés. Mais en 2050, les choses changeront notamment en raison des mutations démographiques : l’Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Haute-Normandie pourraient présenter des densités médicales plus faibles que la Picardie, la Basse-Normandie ou le Limousin, sans doute en raison d’une hausse de la population. Dans les territoires d’Outre-mer, la densité médicale devrait également s’améliorer estime la Drees. 

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