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Le succès économique au cœur de la Coupe du Monde 2023

Par Bernard Laporte, président de la FFR

Estimées autour de 1 milliard d’euros pour la dernière Coupe du Monde de Rugby en Angleterre en 2015 (1), ainsi que pour l’Euro 2016 en France (2), les retombées économiques d’un événement sportif international sont un enjeu incontournable pour les acteurs du dossier, que ce soit les organisateurs, les pouvoirs publics ou les collectivités hôtes de l’événement. Une étude, toujours en cours, pour évaluer celles de la Coupe du Monde de Rugby en France en 2023, montre que l’évènement génèrera des retombées économiques positives selon trois axes. Premièrement, la France proposera le meilleur dossier financier parmi les candidats. Ensuite, les retombées économiques seront d’autant plus positives que le dossier capitalise sur les investissements d’infrastructures déjà réalisés pour l’accueil de l’Euro 2016. Enfin, en mettant en avant le produit « France », la Coupe du Monde 2023 contribuera à renforcer la place de notre pays à la première place des destinations touristiques du monde.

Afin d’escompter des retombées économiques positives, il faudra avant tout garantir le succès populaire et financier de l’évènement. C’est le principal atout du dossier de la France, dont la capacité des stades permet de proposer 2,5 millions de billets sur la compétition, selon les stades qui seront retenus. Ce serait alors un record pour une Coupe du Monde de Rugby. Ensuite, la plus-value générée par l’événement est d’autant plus forte que la compétition se déroule sur sept semaines (contre seulement deux pour les Jeux Olympiques par exemple), dans une dizaine de villes hôtes et qu’elle mobilise une population bénéficiant d’un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne (3). L’expérience de la Coupe du Monde de Rugby 2007 en France permet d’avoir des études précises a posteriori sur l’impact de l’événement, dont les retombées économiques globales sont estimées à 800 millions d’euros (Deloitte 2008). Fortes de leur expérience de 2007 ou plus récemment de 2016, les collectivités locales ont d’ailleurs bien compris l’intérêt économique d’un tel événement international, puisque pas moins de 19 villes se sont portées candidates pour accueillir des rencontres de la compétition en 2023.

Accueillir la Coupe du Monde de Rugby en France en 2023, c’est aussi l’opportunité de rentabiliser les 1,7 milliard d’euros investissements publics et privés réalisés pour l’Euro 2016, notamment pour la rénovation ou la construction des stades de la compétition. C’est un atout majeur du dossier, comme cela l’avait été en 2007, quand le rugby avait déjà bénéficié des infrastructures sportives du mondial de football de 1998. En conséquence, les coûts de l’événement pour les collectivités locales sont limités, rendant l’opération plus pertinente économiquement.

Accueillir une compétition internationale majeure, c’est enfin offrir à la France une vitrine médiatique dans le monde entier et contribuer à son rayonnement international. La stratégie internationale de la Coupe du Monde 2023 repose notamment sur la mise en avant du produit « France », c’est-à-dire l’expérience unique que peut offrir aux supporteurs de rugby la première destination touristique du monde. Avec 83 millions de touristes, la France a en effet conservé ce titre en 2016, qu’il convient de renforcer face aux challenges liés à la sécurité et à la vive concurrence des autres pays. A titre d’exemple, pas moins de 350.000 supporteurs étrangers ont séjourné en France pour la Coupe du Monde 2007. Le format de la compétition favorise les séjours longs, répartis sur le territoire, et sur une période (septembre – octobre) située en dehors des pics traditionnels de l’activité touristique. Il s’agit donc d’une opportunité pour le secteur touristique français, aussi bien en termes d’image que d’activité économique.

Pour faire gagner la candidature de la France, le soutien de l’Etat est primordial. Portée par les 1895 clubs de rugby amateurs et soutenue par 80 % des Français, cette candidature a désormais besoin d’un engagement fort de la part des pouvoirs publics. 


(1) The economic impact of Rugby World Cup 2015 - Post event study, Ernst & Young, Mai 2016


(2) Etude sur l’Impact Economique de l’Euro 2016, CDES/KENEO pour le Ministère des Sports, Janvier 2016


(3) Potential Economic Impact of the Rugby World Cup on a Host Nation, Deloitte, septembre 2008.

 

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